Side Steps - Steps on Edge

Sorti le: 11/02/2004

Par Julien Negro

Label: Musea

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Bien que très peu connu par chez nous, le quatuor japonais Side Steps posséde plus de dix ans d’existence et de nombreux albums studio et live à son actif. Ce Steps on edge n’est d’ailleurs pas une nouvelle cuvée puisqu’il s’agit de la réédition de leur quatrième album sorti en 1993.
Les quatre musiciens présentent ici des morceaux majoritairement longs, mais très loin des canons actuels du progressif. Parlons ici d’un jazz rock typé années quatre-vingt – quatre-vingt-dix, comme savaient si bien le faire sonner Spyro Gyra (Triumphal return), le Chick Corea Elektrik Band (Preface, An eternal tide), Cassiopea et son fabuleux batteur Akira Jimbo (Make a whish) ou encore Weather Report. La production témoigne d’ailleurs de cette affiliation et montre des aspects un peu surannés qui passaient peut-être inaperçus dix ans plus tôt : sons de claviers rappelant ces bons vieux DX7, premiers synthétiseurs apparus sur le marché grand public, et batterie affublée d’une caisse claire digne d’Images and Words de Dream Theater.

Le point fort de Side Steps n’est donc certes pas son originalité. Mis à part le bien nommé “Latin rythm” qui lorgne plus particulièrement vers la samba, l’ensemble reste très homogène, ce qui signifie aussi qu’aucun titre ne se détache vraiment. Side Steps mise alors, en quelque sorte, tout sur l’interprétation : les quatre Japonais connaissent bien leurs instruments et n’ont rien à prouver d’un point de vue technique, tant et si bien que Koichi Iwai et Ichiro Fikawa, respectivement bassiste et batteur, en font quelques fois un peu trop (“Latin rythm”) et que les claviers, très pompeux, se montrent souvent exagérés (“Triumphal return”).

Si l’ensemble tient bien la route, on s’interrogera sur la pertinence de cette réédition. Certes, Side Steps joue très bien et sans trop verser dans la démonstration, mais sa musique, même remise dans le contexte musical du début des années quatre-vingt dix, ne rivalise guère avec celle des groupes cités plus haut. Ce n’est donc pas avec ce Steps on Edge que la formation japonaise convertira un amateur de progressif au jazz rock. Tout juste l’y fera-t-elle… marcher au rebord !