LIVE REPORT : DREAM THEATER | |
Artiste : Dream Theater Lieu : Forest National, Bruxelles Date : 25 janvier 2004 Photos interdites pour ce concert | Set #1 : As I Am – The Mirror + extrait de Lie – The Glass Prison – This Dying Soul – Another Day – Goodnight Kiss – Solitary Shell – Endless Sacrifice Finally Free. Set #2 : Metropolis part 1 – Only a Matter of Time – Honor Thy Father – To Live Forever / solo clavier & guitare – Erotomania – Voices – The Silent Man – In the Name of God. Rappel : A Change of Seasons Dream Theater arrive en Europe continentale avec un album qui suscite bien des passions, et la réputation d’une formation plus à l’aise en studio que sur scène. Progressia est allé se rendre compte in vivo de la forme du groupe et de sa conviction lorsqu’il s’agit de défendre ses dernières orientations musicales. Comme tous les concerts de cette tournée, cette soirée répond au concept An evening with Dream Theater : entendez par là que l’on saute la case première partie, Dream Theater ne craignant pas, comme régulièrement par le passé, d’assurer le spectacle durant la totalité de la soirée. Au jugé, cinq mille personnes se retrouvent dans la salle bruxelloise, formant un public pour le moins hétéroclite : quelques gothiques, mais aussi de nombreux fans de Linkin Park, Deftones et autres Slipknot, ce qui rajeunit considérablement le public du groupe, sans doute en liaison avec l’orientation plus lourde de Train of Thoughts. Beaucoup de kids donc et, pendant le concert, beaucoup de mouvement, de pogos dans la fosse et de bières qui volent, ce qui est tout de même assez inhabituel pour un concert de progressif, fût-il metallique ! À 19 heures 30 précises, une rétrospective de la carrière du groupe est projetée sur les trois écrans géants qui surplombent la scène. Les premières vues font sourire, malgré un décalage ponctuel entre la musique et les images : les musiciens au look années quatre-vingt ou les pauses glam de Charlie Dominici, premier chanteur du groupe. Et bien sûr, le groupe monte sur scène avec… « As I am » ! Le son est très puissant même si, étonnamment, la batterie de Portnoy semble parfois sous-mixée. Comme d’ habitude, la basse de John Myung est également très faible, ce qui est fort dommage vu les prouesses réalisées par ce discret bonhomme. Le début du concert se fait des plus hargneux : le groupe mêle en effet « The Mirror » à la fin de « Lie », solo final inclus, puis continue sur l’enchaînement calculé de « The Glass Prison » et « This Dying Soul », que bon nombre de fans attendaient depuis le début de la tournée puisque le dernier album reprend des riffs de 6DoIT. La formation, afin de ne frustrer personne, poursuit avec « Another Day », repris en cœur et « Goodnight kiss » puis « Solitary shell », extraits du morceau épique « Six degrees of inner turbulence ». Dream Theater clôture son premier set avec « Endless sacrifice », qui remuera grandement le public, et « Finally free » qui ravit les amateurs d’un Mike Portnoy très en forme. Mentionnons la qualité des éclairages, plus chauds que lors la dernière tournée, et les trois écrans qui mélangent des images du groupe sur scène – les spectateurs des gradins apprécieront – et des animations psychédéliques. Seul hic ? Celles-ci n’apportent pas forcément beaucoup, rappelant parfois l’écran de veille d’un ordinateur… Les images du groupe, elles, sont le plus souvent décalées d’une ou deux secondes avec le jeu des musiciens, ce qui peut perturber. Après quinze minutes d’entracte, le groupe reprend immédiatement le rythme avec « Metropolis ». Survient alors la première vraie surprise de la soirée, « Only a matter of time », exhumé du premier album qui fêtera d’ailleurs cette année son quinzième anniversaire ! La frange la plus jeune du public ne semble pas connaître, mais les fans purs et durs apprécient. Vient ensuite le très metal « Honor thy father » avant la deuxième surprise de la soirée, « To live forever », joué pour la première fois avec Jordan Rudess au clavier ; un morceau composé à l’époque de Images & Words, que les Américains n’avaient plus joué depuis 1998 ! Petrucci enrichit le morceau d’un solo de guitare et Mike fait de grands signes à Jordan pour qu’il fasse de même. Ce dernier met le temps à comprendre, puisque le message doit passer de John Petrucci à John Myung avant que Rudess ne s’exécute finalement ! Suit la trilogie consacrée « Erotomania » – « Voices » et « Silent man », puis une version rallongée de « In the name of God » , ponctuée d’un solo de Petrucci plein de feeling et (presque) sans shred. Le groupe sort de scène et se pose « la » question : puisque « In the name of God » et « Metropolis » servaient de rappel depuis le début de la tournée et que ces morceaux ont déjà été interprétés plus tôt dans la soirée, à quoi devons nous nous attendre ? Les rumeurs vont bon train… Petrucci débarque seul avec sa 7 cordes et entame… « A change of seasons » ! Le titre sera interprété dans son intégralité, pour le bonheur de tous, mais surtout pour celui d’un groupe de fans du premier rang brandissant une bannière avec le titre de ce morceau d’anthologie ! Simple coïncidence cependant, signalée par un James LaBrie qui chante d’ailleurs sensiblement mieux que sur les dernières tournée, alors que sa forme vocale demeurait l’une des grandes interrogations. Il a cependant tendance à quitter de plus en plus souvent la scène, y remontant parfois à la dernière minute, créant un sentiment curieux dans le public. Côté ventes d’objets-souvenirs, les prix surprennent : 30 € minimum pour un T-shirt et 70 € pour le sweat shirt à capuche font murmurer bon train. Mais n’en ternissons pas pour autant l’image et le souvenir d’un concert qui offrit nombre de bonnes surprises : entrée en matière très heavy, réelle part faite aux « vieux » titres avec « Only a matter of time » et surtout « To live forever », et investissement dans un plus gros show, avec écrans et caméras. Mais le véritable spectacle vient de la part de Portnoy et Petrucci, qui sont aujourd’hui quasiment les seuls à interagir avec le public, Rudess se contentant de tourner en rond avec son clavier. John Myung, lui, reste fidèle à lui-même et James La Brie, pour sa part, communique peu, alors qu’il levait ce soir un doute majeur dans l’esprit de la foule concernant ses capacités vocales en sur scène. C’est fort dommage d’ailleurs, il n’aurait manqué que peu de choses pour transformer un concert à l’interprétation huilée en feu d’artifice. Julien Van Espen site web : http://www.dreamtheater.net retour au sommaire |