Galleon - From Land to Ocean
Sorti le: 24/12/2003
Par Djul
Label: Progress Records
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Galleon est l’un des pionniers de la scène progressive suédoise des années quatre-vingt-dix, et cette antériorité se manifeste par un attachement indéfectible du groupe au néo-progressif. Si Beyond Dreams, l’album précédent, s’élevait largement au niveau des productions d’un genre il est vrai déserté, il restait en deçà des excellents Mind Over Matter et The All European Hero. Sachant que Galleon était en studio depuis trois ans pour enregistrer son septième disque, double album, nous mettions beaucoup d’espoirs en ce From Land to Ocean
Le premier disque constitue à lui seul une belle surprise : la musique de Galleon est redevenue accrocheuse. Proposant toujours dans une forme concise et efficace une musique épique propre au genre, le groupe n’hésite plus à se lancer dans des improvisations à la « Shine on your Crazy Diamond » (« Liopleurodon ») et à jouer plus dur (« Fall of Fame »). En dehors de ces prises de risques plus caractérisées, la forme est également plus soignée et Galleon réaffirme encore sa parenté avec ses confrères nordiques : chœurs et harmonies claviers/guitares à la Flower Kings (« Land »), mélancolie qui se rapproche d’un Carptree (« The Porch »). L’aspect suranné qui pesait encore lourdement en défaveur de la formation a quasiment disparu, même s’il reste d’évidents réflexes à la IQ ou à la Arena, et le quatuor distance ses concurrents sur le seul « The Price », savant mélange d’arpèges de piano et de guitares qui s’étend sur près d’un quart d’heure.
Le second CD, constitué de la seule plage « The Ocean », pouvait faire craindre cinquante-deux minutes éthérées et anesthésiantes : il n’en est rien. Le morceau démarre au contraire sur un tempo enlevé, sur lequel Sven Larsson (guitare) et Ulf Pettersson (claviers) s’échangent le rôle de leader avec brio, puis il se construit sur une succession de passages calmes et puissants, avec quelques transitions habiles. La prestation engagée de Göran Fors (chant) est également à souligner, avec son ton assez proche de Rob Sowden (Arena). Au final, même si les idées ne suffisent pas à justifier entièrement une telle durée, « The Ocean » s’écoute sans céder à l’ennui, et de bout en bout.
Avec Carptree, ce nouvel et meilleur album à ce jour de Galleon s’avère être la bonne surprise de cette année en matière de rock néo-progressif. De quoi inciter les amateurs par trop sevrés ces temps-ci à se jeter sur From Land to Ocean.