Chrome Shift - Ripples in Time
Sorti le: 29/11/2003
Par Greg Filibert
Label: DVS Records
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La scène scandinave continue d’exporter de nombreuses formations de progressif, et c’est ici au tour d’un groupe danois. Formé en janvier 1999 par le guitariste Otto Schütt et le bassiste Jens Christian Nielsen, Chrome Shift reste pendant près d’un an sans chanteur avant de tomber sur la perle rare : Rasmus Bak. Le groupe peut dès lors commencer l’enregistrement de son premier album, Ripples In Times, au printemps 2002, dont la sortie se produit en 2003.
Pour un premier album, le quintette a pris le minimum de risque en proposant un metal progressif classique à la Lemur Voice, sans toutefois en égaler le niveau technique. Les titres sont pour la plupart mid-tempo et évoluent dans une ambiance plutôt lourde et sombre, avec cependant un peu d’adrénaline lors de quelques passages plus énervés (« Nightmachine », « Kosmonauten Er Død » et « Ripples In Time »). Si la voix de Rasmus, au timbre proche d’un Timo Kotipelto (Stratovarius), est irréprochable sur le plan technique, il n’en va pas de même pour l’interprétation : le chant est assez uniforme et manque de sensibilité pour séduire. Certaines lignes mélodiques ne sont pas assez fignolées et sont placées de façon maladroite (« Through »), sans que l’accompagnement ne soit pourtant d’une grande complexité.
Il est donc assez difficile d’adhérer à Ripples In Times dès la première écoute. La guitare est parfaitement en place et balance de bon gros riffs (remercions la sept-corde), mais manque encoure un peu d’assurance et de dextérité dans les solis. La paire basse/ batterie assurée par Jens C. Nielsen et Poul Terkildsen est sans défaut, renforçant la puissance des riffs d’Otto (« Full Moon »). Quant à Jakob Paulsen, ses arrangements synthés sont efficaces et bien trouvés. Tout ce petit monde joue quasi-parfaitement sa partition, mais manque encore d’y insuffler un brin de feeling. Ajoutez à cela un manque d’audace dans les compositions, et vous comprendrez pourquoi on reste assez neutre devant Chrome Shift. Seuls le saccadé « Le Temps Des Assassins » et le semi-instrumental « Sorry » sortent un peu du lot. Côté production, Jacob Hansen a fait un excellent travail en concoctant un son puissant et très clair.
Un premier essai un peu juste pour Chrome Shift qui à l’avenir, devra se débrider un peu plus et ne pas ménager son effort pour s’imposer. On ne doute pas que nos Danois sauront gommer ces erreurs de jeunesse, et donneront plus d’originalité et de vie à leurs futures compositions !