Pallas - The Blinding Darkness
Sorti le: 28/10/2003
Par Pierre Graffin
Label: InsideOut Music
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Au fil d’une carrière peu prolixe et un peu cahin-caha (changements de labels et longs silences…), Pallas est devenu un groupe culte, formation incontournable de la scène néo progressive pour les uns, obscur et éternel « sous-Marillion » pour les autres. Ce double live rétrospectif est l’occasion de mettre les pendules à l’heure et d’évaluer la forme des Ecossais sur scène, depuis leur signature sur le label Inside Out et le dernier album en date : The Cross And The Crucible.
Force est de constater tout d’abord que The Blinding Darkness fait la part belle à ce dernier album studio, dont les trois-quarts sont interprétés. Ce choix est d’ailleurs discutable car son retour aux sources, anachronique musicalement, avait plus décontenancé que réjouit. On retrouve donc le religieux « The Cross And The Crucible » ou encore le pamphlet anti-militariste « For The Greater Glory », dans des versions parfaitement adaptées au traitement live. ll est néanmoins difficile de ne pas penser au Marillion des débuts à l’écoute de cette rétrospective : abstraction faite de la voix d’Alan Reed, qui évoque plus Mark Hollis, de Talk Talk, que Fish, on retrouve des constructions tellement similaires qu’on a l’impression d’être brutalement téléporté vingt ans en arrière. Difficile également de ne pas s’ennuyer par moments tant les morceaux se suivent et se ressemblent. Les mélodies sont globalement indigentes (« Beat The Drum », « Atlantis »…), les enchaînements peu originaux, les sonorités à la limite du digeste (les chœurs et orgues d’église à profusion sur « Tower Of Babble ») et les arrangements discutables, comme ces extraits du requiem de Mozart à la guitare sur « Celebration ! », pas forcément du meilleur goût.
On tombe donc trop souvent dans les travers et la caricature du genre, malgré de réelles et indéniables qualités musicales du groupe ainsi que le plaisir manifeste à jouer ensemble exprimé par ses membres. Scotché aux années quatre-vingt, Pallas reste donc définitivement à classer entre I.Q. et le Marillion de la période Fish, sans la classe des premiers ni la richesse mélodique des seconds. Ce n’est donc hélas pas ce double album qui les débarrassera de cette image. Si on ajoute à cela une production inappropriée qui fait sonner ce live pourtant officiel comme un bootleg, on obtient un témoignage scénique peu convaincant.