Nemo - Présages
Sorti le: 07/10/2003
Par Greg Filibert
Label: Quadrifonic
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Nemo est un groupe de rock progressif auvergnat, auteur d’un premier album réussi, Les Nouveaux Mondes. Un an plus tard à peine, notre équipage refait surface avec à son bord un nouveau disque. Ne cachant pas son admiration pour l’œuvre de Jules Verne, le groupe a décidé ici de prendre un peu de recul vis-à-vis de son influence mais sans la perdre de vue. Nemo nous propose sa vision de l’avenir au travers de Présages.
Si Les Nouveaux Mondes laissaient entrevoir un groupe prometteur, ce nouvel album confirme tout le bien que l’on pensait de cette formation. « La Dernière Vague » nous montre d’entrée de jeu, en un petit quart d’heure, les qualités des musiciens : d’une construction résolument progressive, ce morceau regorge de nombreuses parties instrumentales aux thèmes immédiats et aux ambiances multiples. Le refrain est bien amené et facile d’accès, et tout est étudié pour éviter que l’auditeur ne se perde en cours de route. Une des spécificités de Nemo est bien entendu le chant en français, mais cela ne doit pas freiner votre ardeur, surtout que les textes sont bien écrits et bien interprétés ! Jean-Pierre Louveton, dont la voix peut faire penser à celle d’Axel Bauer, offre une palette d’expressions plutôt large. Que ce soit sur du rock (« Générateur ») ou de l’acoustique péchu (« La Mort Du Scorpion »), l’ami s’y montre très à l’aise.
Côté instrumental, la qualité est là : la section rythmique tenue par Benoit Gaignon et J-B Itier, nouveau venu, est solide, permettant aux guitares de Jean-Pierre Louveton de croiser le fer avec les claviers de Guillaume Fontaine en toute quiétude. Ce dernier propose par ailleurs de bons arrangements piano, qui donnent du dynamisme à l’ensemble (« L’oeil Du Cyclope » par exemple). Evidemment, c’est sur le pavé de l’album, « Les Nouvelles Croisades », que la verve créatrice du groupe prend toute son ampleur : on va du hard progressif au jazz rock en passant par un zest de psychédélisme, et plus encore ! On n’échappe pas toutefois à quelques menus défauts : comme dans Les Nouveaux Mondes il reste encore des approximations dans la justesse du chant, et certains passages instrumentaux peuvent paraître longuets car répétitifs. La production est cependant de bonne qualité, bien balancée et puissante.
Nemo confirme avoir de l’ambition et du talent à revendre. Les Français se veulent garants, avec Ange, d’un genre tombé en désuétude depuis de nombreuses années. Serait-ce le retour du rock progressif à la française ? En tout cas, Nemo est un bon Présages !