Neal Morse - Testimony

Sorti le: 22/09/2003

Par Julien Negro

Label: InsideOut Music

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Depuis l’annonce de sa sortie, les rumeurs allaient bon train sur le compte de Neal Morse et de cet album : allait-il jouer des cantiques progressifs ou trouverions-nous un coupon dans la jaquette pour financer une église apocryphe ? Si une calculatrice est nécessaire pour compter les “Jesus”, “Lord” et autres “God” tout au long de ces deux CDs bourrés à craquer, et si Neal nous a fait un peu peur précédemment quant à ses préoccupations spirituelles, il est en tous les cas important de rassurer les fans de la première heure : après un Feel euphoria en demi-teinte, Spock’s Beard est enfin de retour… Mais peut-être pas là où on pourrait le penser. Subdivisés chacun en plusieurs parties, les cinq très longs morceaux de ce Testimony (entre 10 et 41 minutes !) semblent souvent autobiographiques et éclairent un peu plus sur le parcours spirituel de Morse.

Ne vous attendez donc pas à être surpris ici : tout, absolument tout sur ces disques rappelle la Barbe, de la production typique du groupe en passant par une basse ronflante à la Chris Squire, ou l’apport des cuivres comme nous le proposait Spock’s Beard. Morse en était le principal compositeur, et cet album ressemble à s’y méprendre à ce qu’aurait pu être Feel euphoria si notre ami n’avait pas rencontré Dieu un matin de jogging. “The land of beginning again” commence le voyage par une courte intro au parfum évident de Snow, suivi par “Overture n°1” qui, avec son cor anglais, nous fait tout de suite penser aux premières notes de “At the end of the day” sur l’album V. Epaulé par Mike Portnoy à la batterie et Kerry Livgren à la guitare – autre démobilisé pour crise de Foi – Neal insuffle à ses compositions une pêche plus que communicative : “Prince of the power of the air”, “Break of day” ou le très hispanique “The storm before the calm” – encore largement inspiré de “At the end of the day” – sont autant de jolies choses qui, sans être particulièrement originales, rassureront sans problème ceux qui avaient perdu tout espoir depuis Snow. Bref : alors que les morceaux s’enchaînent – “The promise”, “Long story”, “California nights”, “Transformation” qu’on jurerait tiré de la b.o.f. Les Dents de la Mer ! – ou encore “In the middle”, les vies musicales antérieures de Morse reviennent à la surface, y compris sa première escapade en solo (“Part 4”).

Que ceux qui n’apprécient pas la musique du quintet américain passent leur chemin. Neal Morse ne propose rien de nouveau sur ces deux heures de musique, à quoi bon le lui reprocher ? Cet album est un excellent témoignage de la part du chanteur américain, même s’il soulève bien des questions concernant l’intérêt musical de son départ de Spock’s Beard…