Green Carnation - A Blessing in Disguise

Sorti le: 02/06/2003

Par Julien Negro

Label: Season of Mist

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Green Carnation est un jeune groupe nordique aux allures d’all-star band, puisqu’il regroupe d’anciens membres d’Emperor (groupe culte de black metal) et d’autres d’In the Woods, formation plutôt extrême qui avait fait parler d’elle il y a quelques années en reprenant à merveille un titre de King Crimson. Le casting semble donc assez étonnant, mais les premières impressions sont bonnes : la production est claire et puissante, l’interprétation carrée et les morceaux vraiment très loin du black ou du death. Quand on sait que le groupe s’est déjà essayé aux morceaux épiques de plus d’une heure sur ses anciens albums (Light of day, day of darkness), on se prépare à entendre quelque chose d’à la fois frais et original.

Green Carnation qualifie sa musique de “heavy rock progressif et mélodique” et on ne peut que lui donner raison : les guitares sont puissantes et incisives, les claviers sont bien là et la section rythmique est typique des formations progressives actuelles (bien que la basse soit assez en retrait). Le chant de Kjetil Nordhus, sans être particulièrement original, se laisse tout de même écouter et ne lasse pas l’auditeur. Dès les premières notes de “Crushed to dust”, Green Carnation donne donc l’image d’un groupe prometteur doté d’un fort potentiel.
Cependant, les premières minutes passées, la lassitude s’installe et pousse rapidement à changer de plage avant la fin du morceau. “The boy in the attic”, sûrement le titre le plus fort de l’album, manque de rebondissements et tarde à s’envoler, et d’autres titres tels que “Two seconds in life”, “Into deep” ou l’ultime “Rain” donnent une impression d’inachevé. Les compositions auraient pu être un peu plus travaillées (“Lullaby in winter”), et le tout manque finalement d’originalité. Sans être foncièrement mauvaises, les compositions proposées par Green Carnation sur ce troisième album s’alignent sur le reste de la scène metal progressive actuelle et ne proposent rien de neuf.

A blessing in disguise est un album qui, sans tomber dans la faute de goût, ne laisse pas un souvenir impérissable et risque de s’oublier assez vite après la première écoute. Les ingrédients sont là, mais le groupe n’atteint pas les sommets de Light of day, day of darkness, qui montrait alors un potentiel indéniable. Espérons que la formation peaufine un peu plus son prochain album, en retournant peut-être à ses racines ?