Spaced Out - Slow Gin
Sorti le: 04/05/2003
Par Djul
Label: Unicorn Digital
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Troisième album pour Spaced Out et troisième chronique dans Progressia. Ce groupe québécois, emmené par le bassiste Antoine Fafard, n’a cessé de nous étonner depuis la sortie de son album éponyme en 2000, puis de Eponymous II en 2001. Une technique impressionnante, une musique instrumentale complexe et originale faite de jazz, de progressif et de métal, voici les ingrédients qui faisaient de Spaced Out l’un des jeunes groupes les plus en vue de la scène nord-américaine.
Avec Slow Gin, Spaced Out consolide ses acquis et prend réellement son envol. Le groupe propose enfin un disque totalement équilibré, plus mélodique et plus varié (dans les ambiances, dans les tempos), bref plus accessible. Tout d’abord, et c’est patent dès le premier titre, les compositions sont truffées de breaks, avec un début très expérimental, presque Krimsonien, se développant pour s’achever sur un splendide passage mélodique, gorgé de soli plus réussis les uns que les autres. « Spaced In » est, comme d’autres titres, plus mélodique et plus ambient, tandis que « Minor Blast » est l’exemple typique des bombes rock-fusion que le groupe est capable de produire. Le dernier triplé de l’album propose là encore une musique très contrastée, avec l’intervention pertinente d’un saxophoniste.
La paire rythmique Maheux/Fafard est encore à l’honneur, l’un grâce à des soli de V Bass étourdissants (et intégrés à une rythmique en fusion), l’autre avec une frappe sèche à la Bruford, doublée d’une capacité étonnante à accélérer le rythme. Mais Marc Tremblay, le nouveau guitariste est également remarquable : son jeu, plus mélodique (notamment en solo) que celui de son prédécesseur Mathieu Bouchard, est pour beaucoup dans l’évolution du groupe.
On retrouve donc ici les ingrédients qui font le charme d’un Gordian Knot (pour l’aspect varié et l’orientation metal), d’un Liquid Tension Experiment (pour des compositions mettant en valeur la technique), le tout avec une pincée de jazz-fusion à la Holdsworth, Pastorius ou Zappa. Du point de vue de la production, là-encore, Antoine a pris de l’expérience, même si celle-ci aurait pu être encore améliorée : on regrettera notamment des sonorités de claviers un peu datées et manquant de relief, un son de batterie perfectible et la guitare saturée qui, en rythmique, a un son un peu compressé. Mais ne cachons pas notre enthousiasme face à un disque aussi intense et inventif que Slow Gin.