Derek Sherinian - Black Utopia

Sorti le: 22/04/2003

Par Julien Negro

Label: InsideOut Music

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Une chose est sûre avec notre ami Derek : plus que détesté lors de sa période intérimaire chez Dream Theater, il a su retomber sur ses pattes et s’entourer comme il le faut, recrutant ainsi le phénoménal Virgil Donati, prodige australien de la sextuple grosse caisse (renseignements pris il n’en a que deux, mais vu la vitesse à laquelle il en joue, difficile de le croire), puis deux des membres de Toto, Steve Lukather, guitariste au feeling légendaire, et Simon Phillips, que l’on ne présente plus. Grand bien lui en a pris ! Phillips et Sherinian signent ici une production impeccable, à la fois claire et puissante, à l’image du travail fourni sur le son du précédent Planet X. Mais les deux transfuges de Toto ne sont pas les seuls invités de marque sur cet album, bien plus convaincant qu’Inertia, auquel il fait suite. En effet, Yngwie Malmsteen, Zakk Wylde, Al DiMeola, ou Billy Sheehan ont apporté leur pierre à l’édifice.

Cependant, rien ne surprend à l’écoute de ce disque : les habitués du style “Sherinian” ne navigueront pas en terres inconnues, puisque les morceaux composant ce Black utopia rappellent une version édulcorée de Planet X (“Black utopia”, “Axis of evil”). Après une courte intro qui annonce rapidement la couleur, la guitare incisive du grand Yngwie devient maîtresse du jeu sur “Sons of Anu”, féroce et mélodique. Les sons de clavier de Sherinian sont reconnaissables entre mille et le coup de baguette de Phillips tout simplement surpuissant. Al Di Meola y fait une courte mais flamboyante apparition, avant de laisser à nouveau la place à Malmsteen, décidément à la fête sur ce disque (“Axis of evil”). A l’image de ce premier titre, le reste de l’album ne s’éloigne pas des sentiers battus mais convainc réellement. Le thème principal de “Nightmare cinema” (un clin d’œil à son ancien groupe ?) semble tout droit sorti du jeu Resident Evil alors que la six-cordes de Lukather tisse de magnifiques mélodies sur les superbes “Sweet lament” et “Starcycle”.

Bref, bien qu’il ne suffise pas de faire appel à de grands noms de la musique pour faire un bon disque, Sherinian a réussi ici le pari de proposer un album plus qu’abordable et tirant parti du potentiel de chacun de ses invités. Voici donc un album qui, sans être incroyablement original, pourra plaire à de nombreux fans de progressif métallique et instrumental.