Glass Hammer - Lex Rex
Sorti le: 08/03/2003
Par Djul
Label: Arion Records
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Attention, gros calibre ! Glass Hammer est entré dans la cour des grands du progressif actuel, et compte bien y rester. Certes, le groupe existe depuis des années et, avec Chronometree et son concept album inspiré du Seigneur des Anneaux, il s’était taillé une solide réputation. Mais avec Lex Rex, Glass Hammer franchit un pallier pour devenir l’un des gardiens du progressif « à l’ancienne ».
En effet, les références fusent à l’écoute de cette œuvre : des claviers – particulièrement mis en avant – à la Genesis période 1973, voire à la ELP, une basse qui claque comme celle de Chris Squire (Yes), et un chant assez proche de celui de Trent Gardner (en moins irritant et plus varié, heureusement). Des références plutôt flatteuses, donc. Le lecteur l’aura compris, pas une once de modernité sur Lex Rex, ce qui le réserve à un public d’amateurs. Pour ceux-là, c’est un achat qui s’impose car, à l’instar de groupes tels que Spock’s Beard (en moins pop) ou Transatlantic (en moins foisonnant), on a parfois le sentiment d’écouter un grand classique des seventies, sentiment renforcé par le recours constant à des sons d’un autre âge (les claviers et autres mellotrons en particulier) et à des chœurs comme on en entend peu aujourd’hui. GH se rapproche de ce que l’ancien groupe de Neal Morse a pu produire sur ses deux premiers albums, avec de multiples mélodies, des compositions à tiroirs et un zeste de folie dans l’interprétation.
Ainsi, « Tales of the great war » et plus encore « One King » (véritable pot-pourri de références explicites, comme cette guitare à la Steve Howe d’entrée de jeu) nous abreuvent de riffs de claviers, de soli de guitares triomphants et de voix en canons. Toujours dans la tradition, les morceaux épiques alternent avec quelques courtes transitions d’inspiration classique. L’œuvre force d’autant plus le respect que la quasi-intégralité du disque a été composée et enregistrée par deux amoureux du progressif, Fred Schendel et Steve Babb, sans que l’on puisse se douter que l’effectif soit aussi réduit, même s’il est renforcé par des choristes et des guitaristes tels que Bjorn Lynne. La section rythmique, en particulier, est au rendez-vous, avec un groove souvent imparable.
Le niveau des compositions, très impressionnant sur la première moitié du disque, a toutefois tendance à s’affaiblir un peu par la suite, bien qu’il enterre toujours la majorité de la concurrence. Si les deux anciens groupes de Neal Morse décidaient de céder leur titre de roi du progressif pur et dur, Glass Hammer pourrait se l’octroyer, pour notre plus grand plaisir.