Ron Jarzombek - Solitarily Speaking of Theoretical Confinement
Sorti le: 08/03/2003
Par Julien Negro
Label: Mr Kitty Records
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Ron n’est pas inconnu des amateurs pointus de progressif, puisque ce génial guitariste à prêté ses services à plusieurs formations mythiques, telles Watchtower, Spastic Ink ou encore Gordian Knot. Son style, oscillant plus vers la technique que la mélodie, est reconnaissable entre mille et atteint son apogée sur ce disque déroutant mais ô combien savoureux. Le son tout d’abord : Ron s’est chargé de toute la production grâce à son ordinateur, et le son est plus que correct bien que n’ayant pas bénéficié d’un studio ultra-sophistiqué. On retrouve ainsi la “pâte” sonore typique des morceaux de Spastic Ink, la batterie séquencée rappelant quant à elle le premier album d’un autre Ron, Thal (Adventures of the Bumblefoot).
Solitarily speaking of theoretical confinement est en fait un unique morceau, subdivisé en 45 plages (de quatre secondes à un peu moins de trois minutes) ayant chacune un nom et un concept qui lui est propre. Ron avait déjà utilisé cette idée sur Ink Complete, le premier effort de Spastic Ink. Les morceaux sont ainsi composés sur des trames de plusieurs types : des progressions harmoniques spécifiques (“Melodramatic chromatic”), l’absence de certaines notes de la gamme (“To be or not to be”, titre où les instruments ne jouient que des “si”), ou bien, encore plus loufoque, un pseudo-alphabet créé avec le bassiste de Watchtower, remplaçant les notes par des lettres et formant ainsi des mélodies à l’aide de mots (“Yum Yum tree”, “Watchtower”, “In the name of Ron”, etc). Vous l’aurez compris, bien que le fond, c’est à dire les paysages musicaux peints sur ce disque soit très rigide, la forme employée par le guitariste fou donne une structure plutôt atypique et originale aux morceaux, voire expérimentale. Certes, le thrash progressif ultra technique de Ron ne plaira certainement pas aux amateurs de mélodies, mais si vous êtes fans de technique et de folie instrumentale à la Bumblefoot, ce disque est fait pour vous. Notre ami guitariste est loin d’être manchot et vous en convaincra avec des titres aussi perturbés les uns que les autres (“A headache and a sixty forth”, “Snuff”, “At the stop and go”, etc). Un album à ranger entre le Hermit de Ron Thal et le Freak guitar de Mathias Eklundh.