King Crimson - Ladies of the Road
Sorti le: 18/12/2002
Par Julien Negro
Label: Discipline Global Mobile
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Depuis la création de son label Discipline Global Mobile, le guitariste Robert Fripp s’est lancé dans la sortie régulière de vieux enregistrements live de King Crimson. Ladies of the road est donc le sixième du genre, et l’auditeur pourrait se poser la question de l’intérêt de ce disque : l’une des particularités du Roi Pourpre a toujours été de remanier ses titres lors de chaque prestation, développant de longs solos instrumentaux et délivrant à chaque fois des titres très différents de leur version originale.
Ce double CD n’échappe pas à la règle, et nous présente une des incarnations les plus méconnues du groupe, la formation à l’origine du très controversé Islands, et qui n’a d’ailleurs jamais dépassé l’enregistrement d’un album et la tournée qui s’en est suivie. On retrouve Robert Fripp à la guitare et au mellotron, Peter Sinfield (le partenaire de longue date de Fripp) aux claviers, Mel Collins aux saxophones (déjà présent sur l’excellent Lizard), Boz Burrell à la basse et au chant et Ian Wallace à la batterie. Mis à part Fripp et Sinfield, les protagonistes de ce live sont issus de la scène jazz, et cela se ressent tout au long des improvisations. Les lignes de sax de Collins, à la limite du free jazz, sont omniprésentes et le jeu de batterie de Wallace donne cette ambiance jazzy à l’ensemble des morceaux. Pour l’anecdote, sachez que Burrell n’était que chanteur avant de rejoindre King Crimson et a appris la basse sur le tas, Fripp voulant absolument à l’époque que le chanteur de son groupe soit également bassiste (jugez plutôt : Greg Lake sur le premier album, Gordon Haskell sur Lizard, John Wetton un peu plus tard sur Starless and bible black). Le premier disque passe donc plutôt bien, le seul petit hic étant « In the court of the crimson king », qui démarre d’une manière très blues mais se trouve coupé après quelques secondes.
Le deuxième disque, par contre, est plus anecdotique et présente des improvisations effectuées sur le morceau « 21st schizoid man ». Le son est beaucoup moins bon et le néophyte devra s’accrocher pour pouvoir rester à l’écoute du début à la fin.
Bien qu’il ne s’agisse pas d’un live à conseiller aux personnes étrangères à King Crimson, cet album devrait ravir les fans purs et durs qui y retrouveront une facette assez inhabituelle du Roi Pourpre. À consommer cependant avec modération…