Longshot - Asylum
Sorti le: 13/12/2002
Par Djul
Label: Wake The Dead
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Que d’attente avant de voir enfin arriver sur nos platines le second disque du groupe français qui, avant même l’écoute, possède un bel artwork. Nous avions chroniqué, il y a près d’un an et demi, la démo de ce Asylum : c’est donc l’occasion pour nous de saluer les progrès accomplis.
Le premier album de Longshot, The Cosmic Bacteria’s Experiences, de 1997, avait reçu quelques éloges et devait constituer la première partie d’une trilogie (dont le dernier volet, Armageddon, devrait suivre en 2004). Le groupe oeuvrait dans un néo-prog plein de morceaux à tiroirs, souvent longs, et dont la technique était plus mise en avant qu’habituellement dans ce genre. Les influences revendiquées transparaissent immédiatement : Genesis (les deux périodes), IQ ou Rush.
Par rapport à la démo d’Asylum, les progrès en termes de mise en place et de production sont impressionnants (et le guitariste audible !) En effet, Longshot a depuis peaufiné ses compositions, dont nous notions à l’époque qu’elles étaient parfois brouillonnes. Par ailleurs, les claviers de Michael Reese étaient quelque peu envahissants. Ces reproches ne peuvent plus être adressés aujourd’hui : les riffs sont clairement présents et les thèmes enchaînés plus naturellement, tandis que la section rythmique, hélas en retrait dans la production, est efficace.
Avec Asylum version album, Longshot s’affirme comme un outsider de choix dans le monde néo progressif. Loin des poncifs, évitant l’écueil de la molesse, qui a tué le mouvement, Longshot propose une musique nerveuse, dynamique et riche. On sent bien que le groupe n’est pas né au cours des 80’s et que la vague « metal progressif » est passée par-là (cf. le début de « The Ballad of Peter Blackfrog » et ses intonations proches d’un Dream Theater). En dehors de morceaux vraiment typés, tels « Miracle Man » ou « Armageddon », très directs et « eighties », les autres titres frôlent souvent le quart d’heure et affiche une ambition musicale plaisante, comme l’inventif « The Deleted Files ». Notons surtout que le groupe atteint souvent l’équilibre entre richesse instrumentale et mélodie où l’on trouve rapidement ses repères. Michael Reese, dont le timbre un peu éraillé, proche de Fish ou Peter Gabriel, peine cependant parfois dans les parties vocales très hautes ou enlevées et il serait intéressant de voir ce que donnerait Longshot avec une voix plus claire et au registre peut-être plus large.
En somme, Asylum est un album de haute tenue, à conseiller vivement aux amateurs de néo-prog, et à ceux qui apprécient le mouvement pour ses mélodies, mais qui recherchent également plus de richesse et de technique.