The Gathering - Black Light District
Sorti le: 20/11/2002
Par Julien Weyer
Label: Psychonaut
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« L’automne est un andante mélancolique et gracieux qui prépare admirablement le solennel adagio de l’hiver ».
[George Sand]
En cette saison souvent synonyme de spleen, The Gathering nous propose de fêter ses douze ans et demi (sic) d’existence avec ce mini-CD. Plutôt que de pester contre le climat ou de se ruiner en voyages sous les tropiques, relevons leur invitation et partageons avec eux l’atmosphère du moment.
« Black Light District », quasi instrumental de plus d’un quart d’heure, ouvre une marche presque funèbre. Au terme d’une longue ouverture où un piano hésitant formule des suites d’arpèges comme autant de questions sans réponses, ce titre se développe autour du récit d’une fin de vie. D’abord parlé, un peu chanté, tantôt rythmé ou suspendu à une note interminable, saturé ou presque inaudible, il est difficile d’en garder le fil. Mais peu importe, puisqu’il s’agit ici de se laisser guider doucement vers le bout du tunnel, une résurrection en quelque sorte : « The bright light is the end of the black light district ». « Debris », avec ses collages indus, nous sort de l’hypnose mais nous fait perdre encore quelques repères… Puis « Broken Glass » apporte un réconfort mérité : accompagnée d’un simple piano, Anneke enchante par sa voix d’une grande délicatesse, aérienne, presque fragile, mais toujours irréprochable.
Poursuivant sa démarche expérimentale, The Gathering s’éloigne un peu plus de ses origines metal, pour approfondir un style qui devient encore plus difficile à situer. Les comparaisons avec Lacuna Coil et Within Temptation appartiennent au passé ; en guise de vague repère, citons plutôt des groupes tels que Radiohead ou Godspeed You! Black Emperor…
Avis aux néophytes ! Conçu comme un cadeau pour les fans, avec une piste multimédia contenant photos et vidéos, Black Light District est aussi une bonne occasion de découvrir The Gathering : tout le savoir-faire du groupe s’y exprime. Le prochain album, Souvenirs, est prévu pour février 2003 et reprendra « Debris » et « Broken Glass » en version amplifiée. Vivement l’hiver !