Pendragon - Not of This World
Sorti le: 01/10/2002
Par Djul
Label: Toff Records
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Cinq ans d’attente ont été infligés aux fans de Pendragon avant la sortie d’un nouvel album studio. L’épreuve a pris fin avec bonheur: c’est l’un des meilleurs disques du groupe à ce jour.
Débutant tôt dans les années quatre-vingt aux côtés de Marillion, Pendragon est un des pionniers de la première vague néo-prog engendrée par Genesis. Et si le style n’est plus très à la mode aujourd’hui, après une période de surproduction qui a fait baisser le niveau du mouvement, la sélection naturelle a fait le reste : seuls les plus forts ont survécu… Et dire que Pendragon se bat rageusement pour sa survie n’est pas peu dire !
La première chose qui saute à l’oreille est la grosse production de Nick Barrett, le guitariste-chanteur-compositeur, et de Karl Groom (Threshold) ! Les instruments et la voix sont parfaitement distingués et, chose rare dans le néo-progressif, guitares et batterie ont également bénéficié d’une grande attention. Niveau composition, les titres sont très longs, pas moins de dix minutes, complexes mais jamais impossibles à suivre grâce à l’ingrédient qui change tout dans ce Not Of This World : la mélodie. Les refrains sont très travaillés et forment des thèmes qui reviennent tout au long des cinq titres. De plus les harmonies, soutenues par Clive Nolan dont la présence représente un élément fort du groupe, sont de grande qualité. Elles se fondent fort bien dans la musique (« A Man Of Nomadic Traits » par exemple), preuve du travail fourni par le quatuor.
La technique n’est pas délaissée pour autant, avec, pour exemple, les premières minutes de folie de « Not Of This World ».
Barrett chante toujours avec son cœur, dans un registre un peu éraillé mi-Gilmour mi-Sowden (Arena) et produit quelques soli de valeur (« If I Were The Wind »). En parlant de Pink Floyd, Pendragon est plus influencé que jamais par la bande de Waters, surtout période 72-74. Aussi, la choriste Tina Riley soutient la plupart des refrains dans un registre proche de Dark Side Of The Moon, tandis que Barrett rappelle vraiment certains accents de Gilmour en solo, en partie grâce au son de sa guitare, mais aussi avec cette retenue et ces longues notes caractéristiques.
Bref : si le rock à la mode des années soixante-dix et quatre-vingt vous interpelle, alors cet album, à la superbe pochette, possède peu de défauts.