Stream of Passion - Embrace The Storm

Sorti le: 26/10/2005

Par Dan Tordjman

Label: InsideOut Music

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Chaque annonce d’Arjen Lucassen a pour effet de déclencher immédiatement un petit « buzz » parmi les fans du géant batave. Ainsi en fut-il lors de l’annonce de la naissance de Stream Of Passion : on a beaucoup parlé et spéculé sur ce qu’allait donner ce nouveau projet.

Stream Of Passion a été monté par Lucassen afin de mettre en avant les qualités vocales de Marcela Bovio, que d’aucuns ont découvert sur The Human Equation. Le mentor d’Ayreon s’est, pour ce nouveau projet, entouré de fines lames, dont la guitariste Lori Linstruth, fondatrice de Warbride.
Tuons d’emblée tout suspense : la chanteuse mexicaine est irréprochable de bout en bout. Son timbre, a mi-chemin entre Anneke Van Giersbergen (The Gathering) et Sharon Den Adel (Within Temptation), fait figure d’invitation au voyage vers des mondes sombres où les guitares se veulent à la fois planantes et lyriques, comme sur « Spellbound » et ses dérivations trip-hop, en ouverture du disque. Mais ces guitares savent aussi rugir comme sur « Passion » (premier single de l’album) et surtout « Deceiver », qui une fois assimilé sortira difficilement du crâne tant il est accrocheur.

En dépit de ces qualités, on relèvera néanmoins un certain nombre d’écueils, à commencer par ce sempiternel son de batterie, qui devient de plus en plus pénible. Rien n’est à redire sur les guitares, mais en revanche le jeu de Lori Linstruth déçoit : on aurait pu la croire plus inspirée. Ses parties sont terriblement prévisibles, alors qu’un peu d’imagination de la part de la belle aurait suffit à réhausser le niveau du disque. La même remarque est valable concernant les lignes vocales de Marcela Bovio : l’interprétation est parfaite et la voix envoûtante, mais l’ensemble pêche également par un net manque de variété, que les interventions violonistiques de la Señora Bovio ne parviennent pas à combler, même si elles donnent un relief mélodique à certains titres.

Qu’attendions-nous donc d’Embrace The Storm ? Qu’il nous transporte vers des terres inconnues ? Mission à moitié accomplie, si l’on ne connaissait pas déjà Marcela Bovio. Que ce disque nous transcende au point d’en fermer les yeux ? Hélas c’est raté. Force est de constater que l’attention de l’auditeur est rarement sollicitée et qu’au bout du compte, l’album peut tout aussi bien égayer une soirée entre amis qu’une séance de vaisselle. Embrace The Storm se montre donc bien en deçà de ce qu’on pouvait en attendre, et en dehors d’une voix enchanteresse et de refrains accrocheurs, on s’endort vite. Arjen, bon sang, il est temps de se secouer !