Riverside - Second Life Syndrome
Sorti le: 29/10/2005
Par Dan Tordjman
Label: InsideOut Music
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Qu’il était attendu ce deuxième album de Riverside et ce, pour plusieurs raisons. La première, c’est qu’après leur premier album Out Of Myself, Riverside faisait figure de vent de fraîcheur dans le monde du rock progressif. La seconde nous amène à la réflexion suivante: était-ce là une réussite unique ou bien Riverside est vraiment l’une des étoiles montantes de notre scène préférée ?
A priori, à la première écoute, on se dit que les Polonais frappent fort avec ce nouvel album. « After » qui ouvre le disque nous place dans le contexte avec des qui thèmes et des ambiances trip hop pouvant faire penser à Massive Attack. Le révolté « Volte Face » est au contraire plus rentre-dedans, et également plus symphonique avec des claviers très présents et synthétise avec une certaine réussite le mélange entre des musiques à la fois groovy, violentes et atmosphériques ; le meilleur des mondes un peu comme arrive à le faire, dans un style pas si éloigné, Anathema, à la différence près que les Anglais sont moins adeptes des chansons à tiroirs.
Second Life Syndrome est un disque réussi, mais un regret persiste cependant. En effet, il est à déplorer que Riverside n’ait pas pris plus de risques avec ce nouvel essai qui est certes transformé mais tellement similaire à Out Of Myself. Donc, dans l’approche, on reste sur sa faim et c’est un paradoxe car cela reste somme toute original. Il n’y a rien à faire, il manque ce petit quelque chose qui fait la différence. Mais lorsqu’on ferme les yeux, on est transporté par la voix de Mariusz Duda à mi-chemin entre la voix de Mikael Åkerfeldt et celle de Vincent Cavanagh. Si l’on peut regretter le peu de risques pris, à l’écoute de SLS, on est fixé : ces quatre garçons sont de sacrés compositeurs. Peu de groupes ont cette faculté de vous faire enchaîner un titre tout calme de trois minutes comme « Conceiving You » qui arrachera une petite larme, à un pavé nommé « Second Life Syndrome » dont on ne perd pas une miette ! Fort, très fort.
Riverside s’écoute ou se découvre les yeux fermés avec une bonne vodka polonaise (à consommer avec modération) et des images plein la tête. De plus, l’album n’agresse pas grâce à une production tout ce qu’il y a de plus soignée et juste. Il convient de saluer cet album qui figure à coup sûr parmi les réussites de cette année. Autre tour de force réussi par le groupe d’Europe de l’Est, c’est qu’après avoir écouté Second Life Syndrome vous aurez, d’une part, du mal à enlever le disque de votre platine et, d’autre part, vous courrez certainement vous procurer Out Of Myself. Chapeau bas !