Spock's Beard - X

Après un album éponyme qui avait laissé à plus d’un auditeur un goût d’inachevé dans la bouche et un sentiment de restriction artistique, les Américains ont décidé de faire le ménage une fois leur contrat arrivé à terme chez InsideOut Music et, à l’image de Marillion, de voler de leurs propres ailes en sollicitant leurs fans pour coproduire ce nouvel effort studio.

Autant le dire sans tarder, ça envoie sec ! Les premières secondes de « The Edge of the In-Between » possèdent ce grain de folie qui renvoie aux heures les plus déjantées de la formation, celles de The Light ou de Beware of Darkness. Suite au départ de Neal Morse, il semblait que ses petits camarades ne parvenaient pas à se lâcher, mais cette fois, le message semble avoir été bien reçu.

La qualité et l’inspiration sont de retour, comme en témoignent des titres tels que « The Emperor’s Clothes », « The Quiet House » (aux refrains entêtants) et « Their Names Escape Me », clin d’œil aux généreux donateurs qui ont financé l’album de leurs propres deniers. C’est sans compter également les deux morceaux de bravoure que sont « From the Darkness » et « Jaws of Heaven », amenés à devenir certainement des incontournables en concert, surtout si Nick D’Virgilio est dans le même état de grâce qu’en studio où le multi-instrumentiste, aidé par ses acolytes, atteint sans conteste une réelle plénitude, notamment au chant.

X se révèle à bien des égards un disque à multiples facettes, une vraie cure de jouvence qui devrait raviver une flamme éteinte chez certains depuis le départ du Padre. Le voilà enfin, cet excellent disque de rock progressif à l’ancienne tant attendu, qui n’en garde pas moins un charme indéniable et une réelle volonté d’aller à nouveau de l’avant. Véritable pivot dans la carrière du groupe, c’est à se demander si ce retour aux sources n’est autre que le point final d’un chapitre, pour se tourner vers une véritable émancipation et de jolies perspectives à venir…