miRthkon - (format)
Sorti le: 27/01/2013
Par Jean-Philippe Haas
Label: AltRock
Site: www.mirthkon.com
Après un premier EP aussi inattendu que réjouissant, miRthkon est entré bruyamment dans la cour des grands de l’avant-garde du rock de chambre avec Vehicle en 2009. Quoi de plus naturel que les Américains veuillent après ce coup d’éclat en remettre une couche en gravant dans la pierre (ou au moins dans le plastique) l’une de leurs performances ?
Passé un générique plein d’humour digne d’une série télé à la mode (avec présentation des personnages et tout le toutim), (format) offre un peu plus d’une heure de musique dense et épileptique, captée en 2010 au CalProg, un festival californien. Histoire de rallonger un peu la sauce, le concert est entrecoupé d’entrevues avec les musiciens (en anglais non sous-titré) pour une durée totale d’environ une heure trois quart. Wally Scharold et ses compères s’expliquent ainsi, par le biais d’un humour pince-sans-rire, sur les tenants et les aboutissants de l’entité miRthkon.
Ce DVD compense un manque de moyens (et notamment la faible diversité des prises de vue) par un montage nerveux plein d’effets en surimpression et l’insertion de brèves séquences, surréalistes ou loufoques, filmées par le groupe ou tirées de vidéo gags, caméras de surveillance et autres sources improbables. Du point de vue de l’interprétation, on ne peut être qu’impressionné par le rendu sur scène du travail en studio. Le son ne souffre d’aucune imperfection tant du point de vue de sa clarté que du mixage des instruments, ce qui constitue une belle performance pour une musique combinant l’acoustique et l’électrique. Nommés animateurs en chef, Jamison Smeltz et Carolyn Walter occupent le devant de la scène et mettent saxophone et clarinette au service d’une furie organisée , tandis qu’en arrière-plan, sur grand écran, sont projetés les délires visuels du groupe.
Minimaliste mais efficace, (format) remplit son rôle : apporter le temps d’un petit concert une représentation visuelle de l’univers loufoque et musicalement débridé de miRthkon. Il confirme également que nous sommes en présence d’un organisme vivant en perpétuelle animation, aussi à l’aise en studio que sur scène.