MCM - 1900 : Hard Times
Sorti le: 13/12/2007
Par Jean-Philippe Haas
Label: Lion Music
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Ritual Factory marquait en 2004 les débuts tonitruants de MCM (Masi, Coven, Macaluso). Bourré d’influences jazz et world music, le prog metal instrumental des américains était très écrit, carré, technique. Pour son second album le trio guitare/basse/batterie a choisi de procéder de façon radicalement différente en proposant une musique live, enregistrée lors de divers concerts, et en grande partie improvisée.
L’osmose entre les trois virtuoses est étonnante, à tel point qu’on en vient à douter parfois qu’il s’agit d’improvisation. Malgré un niveau technique impressionnant, le groupe fait montre d’un large panel d’influences lui permettant d’éviter l’écueil de la démonstration systématique et stérile qu’on pouvait craindre dès l’ouverture avec « (1900) Hard Times », en proposant quelques titres chaleureux, plus rock que metal (« For Every Color You Know », « River Offering »). On reste néanmoins proche de Liquid Tension Experiment (« Unmatched Fragment »,) mais aussi du Spastic Ink de Ron Jarzombek (« Mutual Assured Distraction ») ou de Gordian Knot (« The Ground Above », « Esse’n’Emme »), avec cette même petite touche d’exotisme qui caractérise ce dernier.
Des prises de son de qualité rendent hommage aux trois musiciens sans en défavoriser aucun, même si on ne peut s’empêcher de regretter parfois l’enregistrement studio, avec ce que cela implique de peaufinage et de qualité de son, car de nombreux titres eussent mérité qu’on exploite encore davantage leur potentiel. Le choix du live a-t-il été dicté par des considérations artistiques ou économiques ? Si 1900 : Hard Times est censé présenter l’énergie brute, « l’expérience live » d’un concert de MCM – rôle qu’il remplit tout à fait convenablement malgré un public qui semble plus que clairsemé – il laisse également un arrière-goût d’inachevé.
Plus direct, moins froid que Ritual Factory, 1900 : Hard Times reste néanmoins et à quelques exceptions près un numéro de haute voltige instrumentale dont on salue autant que l’on déplore le caractère improvisé.