Phideaux - The Great Leap
Sorti le: 25/02/2007
Par Jean-Philippe Haas
Label: Bloodfish Music
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Un premier album totalement confidentiel en 1992, un second en 2004… et quatre autres dans la foulée ! The Great Leap a beau être le dernier en date, il ne le restera pas longtemps car le rythme effréné qu’a adopté Xavier Phideaux n’est pas près de s’interrompre : deux successeurs de The Great Leap (les trois formant une trilogie) sont prévus sous peu ! Et de surcroît ils s’annoncent très différents les uns des autres. Alors quid de celui-ci ? Prog ou pas prog ?
Très clairement, Xavier Phideaux délaisse ici les titres « à caractère progressif » comme il pouvait en figurer sur Chupacabras (cf. notre chronique) pour développer la facette rock, catchy de sa musique et rendre hommage de la façon la plus large qui soit aux artistes qu’il admire… et ils sont légion ! Ici donc, point (ou presque) de prog, mais une bien belle brochette de chansons, entre pop sophistiquée et rock mélodique typiquement américain. Une oreille initiée trouvera au sein de ces douze compositions une pleine brouettée de références et d’époques, de l’aube de la pop jusqu’à nos jours, avec une nette préférence pour l’Âge d’Or que représente la première moitié des années soixante-dix. Parmi les artistes les plus exposés, on trouvera The Beatles (« Long and Lonely Way »), REM (« The Waiting »), Van Der Graaf Generator (« Abducted »), mais aussi Jethro Tull, David Bowie et beaucoup d’autres. Et cet ensemble sous influence qu’est The Great Leap survole aussi bien la new-wave (« One Star ») que le folk-rock (« Last ») et la pop qu’on pouvait entendre sur les ondes américaines dans la fin des années soixante (« You and Me Against a World of Pain »).
Outre cet étonnant patchwork d’hommages, une grande richesse instrumentale (violon, violoncelle, flûte, trompette, …), des arrangements soignés et une production équilibrée viennent différencier The Great Leap de la simple collection de bonnes chansons. Quelques claviers bien vintage ajoutés à l’ensemble et le tour est joué : la nostalgie nous assaille de toutes parts, qu’on soit enfant des sixties ou des eighties.
Il est bien difficile de trouver des aspects négatifs à The Great Leap. Il faudra tout de même s’habituer à la voix de Xavier Phideaux : si elle peut évoquer celle de Peter Hammill, son caractère monolithique, parfois grinçant et nasillard pourra en lasser plus d’un très rapidement. Mais ne boudons pas notre plaisir et donnons à cet album les qualificatifs qu’il mérite : beau, mélodique, efficace.