Himalia - II
Sorti le: 14/01/2007
Par Mathieu Carré
Label: Musea
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Originaire de l’Yonne, Himalia est une formation de jazz-rock qui existe depuis 2003, fondée par Xavier Besnard (également compositeur de tous les morceaux) et François Canard. Ce disque fort sobrement intitulé II est le second à paraître. Enregistré en 2005 pour le label Great Winds, II est distribué par Musea avec comme objectif louable de toucher une audience plus conséquente.
Basé sur le format classique du genre – basse, batterie, guitare, saxophone et Fender Rhodes – Himalia revendique haut et fort son inspiration très seventies en invoquant comme influences Soft Machine, Gong, Weather Report et Michael Brecker, rien de moins ! Même s’il reste légitime de faire référence aux plus glorieux anciens, la comparaison est bien souvent difficile à soutenir pour les bourguignons car ce courant musical victime de son ambition et du succès des débuts semble bel et bien difficilement renouvelable, et il est délicat de passer après Zawinul, Cobham, McLaughlin et consorts. On touche alors à l’injustice du monde de la musique qui ne fait que très rarement une place à ceux qui sont justes bons. Sans trouver le moindre reproche flagrant à faire à cette formation, il demeure également bien difficile de donner le moindre argument décisif pouvant motiver l’achat de cet album.
Les fautifs ? En priorité, des compositions sans vraiment de relief… on doit attendre le sixième titre, « Callisto », pour entendre un riff efficace et un agréable solo de clavier aérien, ou le pénultième « Sur la route de Quito » pour trouver de petites touches exotiques. Quant aux musiciens, ils progressent malheureusement assez loin de leurs idoles, la section rythmique pourtant infaillible reste sans doute sous-utilisée et les passages de saxophone rappellent plus Grover Washington Jr que Wayne Shorter . Bruno Paggi à la guitare, mis à part une hargneuse échappée sur « Dans la Canopée » ne prend sans doute pas assez de risques… Et voilà comment à défaut de faire la course avec le diable sur une autoroute espagnole comme Al di Meola , on se retrouve sur une départementale déserte, avec la grand-mère sur le siège passager et un week-end oubliable dans sa maison de campagne en perspective… Impitoyable univers musical.