Antiquarks - Le Moulassa

Sorti le: 11/02/2008

Par Mathieu Carré

Label: Athos Production

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En plaçant la vielle à roue au centre de leur « Duo de particules », Richard Monségu (chant, batterie, percussions) et Sébastien Tron (vielle, électro, voix, pédalier) ont fait preuve d’une originalité finalement modérée. Grâce aux efforts de formations telles que Dupain ou Zaar, l’instrument s’évade depuis plusieurs années de sa sphère traditionnelle et à l’instar de l’oud ou de la kora dévoile ses charmes à un public plus conséquent. Oubliée la découverte, reste le son épais et inexorable de l’instrument, susceptible de lier entre eux les univers musicaux les plus divers, avec lequel Antiquarks recycle leurs influences en une singulière mythologie mi-kobaïenne mi-méditerranéenne.

Point d’ancrage solide entre les cultures, la vielle ramène insensiblement dans son hypnose rurale les multiples musiques abordées avec un bonheur cependant inégal : si « Rythm’n buzz » est desservi par des paroles en anglais pour le moins particulières, la transe moyen-orientale quasi technoïde de « K’beil & Nar », efficace et directe, séduit plus immédiatement. Abordant sans complexes les musiques du monde, Monségu et Tron regardent également avec insistance vers l’outre-monde puisqu’il est difficile de ne pas penser à Magma en découvrant les incantations scandées de « Obras Infernale » et surtout du morceau-titre « Le Moulassa » déclamé dans un surprenant créole. Néanmoins, Antiquarks ne recherche ni la puissance ni la complexité vanderienne et joue plus sur les couleurs et les aromes que la puissance de feu, traçant ainsi sa route à travers des contrées peu fréquentées. Un Vatoum Vété ? aux effluves finales de reggae conclura le périple ; après tous ces efforts, il est des endroits plus déplaisants qu’une plage jamaïcaine pour s’échouer et réaliser que le voyage s’est révélé vraiment agréable.

Artisans méticuleux ciselant leur univers musical, Richard Monségu et Sébastien Tron, livrent avec ce disque un stimulant de départs vers leurs univers. Privilégiant l’homogénéité de leur duo, au risque de parfois manquer un peu de puissance et de soutien, ils naviguent ainsi librement au gré de leurs envies musicales. Espérons qu’ils ramènent autant de curieux que d’amateurs de musiques traditionnelles dans leurs filets quand ils feront escale en concert.