O.S.I. - Office of Strategic Influence

Sorti le: 21/02/2003

Par Greg Filibert

Label: InsideOut Music

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Epaulé par Sean Malone (Gordian Knot, Cynic) et Steven Wilson (Porcupine Tree), le très attendu side-project de Jim Matheos (Fates Warning), Mike Portnoy (Dream Theater) et Kevin Moore (Chromakey, ex-Dream Theater) voit enfin le jour ! Les intéressés nous avaient promis quelque chose d’original, et de fait : ceux qui s’attendent à du metal progressif à la Liquid Tension Experiment ou du rock made in Transatlantic risquent d’être surpris !

Il est bien difficile de cerner cet album ! Si l’on démarre sur du metal progressif, le très bon « The New Math » (qui n’est pas sans rappeler Vanden Plas, agrémenté de quelques samples), il en est autrement du reste de l’album ! Les titres suivants, profondément marqués par l’empreinte de Kevin Moore, sont plutôt dans une veine rock électro-progressive atmosphérique (ouf !) où l’on peut déceler les influences de Chroma Key, Radiohead, Porcupine Tree ou encore David Bowie. Les nombreuses boucles et effets synthétiques donnent naissance à une atmosphère particulièrement sombre et froide, sans être dénuée de charme pour autant : cf. l’instrumental « Dirt From A Holy Place » et « Memories Daydreams Lapses » (et son excellent rythme en 25/16 !!) pour leurs ambiances mystérieuses et planantes, ou encore « When You’re Ready », rappelant le climat de « A Change Of Seasons » de Dream Theater.
Le jeu de batterie caractéristique de Mike Portnoy est plus sobre que de coutume, de même que celui de son comparse bassiste Sean Malone, parfaitement en adéquation avec des guitares tantôt incisives, tantôt – et majoritairement – calmes de Jim Matheos. Mais il y a cette voix, celle de Kevin Moore : monocorde, impersonnelle et souvent trafiquée, elle ne parvient pas à s’imposer et se retrouve fréquemment en arrière plan, ce qui peut enlèver de l’attrait au fil conducteur qu’est souvent la ligne de chant. Malgré un bon début, l’intérêt s’étiole donc au fur et à mesure de titres aux structures relativement basiques. Certains morceaux comme « Horseshoes And B-52’s » ou « ShutDOWN » (unique chanson co-écrite et interprétée par Steven Wilson) sont construits autour d’un thème unique, ce que les amateurs de mélodies complexes finiront sans doute par trouver rébarbatif. La production quant à elle est très bonne, limpide et bénéficie d’un mixage très bien équilibré.

Office Of Strategic Influence n’est pas désagréable, mais le résultat, proche de l’ambient ou du rock hypnotique pourra sembler décevant à qui n’est pas amateur des influences mentionnées plus haut. En dépit de la belle brochette de stars, de quelques bons passages aux arrangements pertinents et d’un désir de s’éloigner des sentiers battus, une voix et des mélodies plus accrocheuses auraient pu rendre O.S.I. plus attractif.