Sixun - Palabres
Sorti le: 07/12/2008
Par Mathieu Carré
Label: Futur Acoustic
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Sixun est de retour ! Après Modern Talking ou The Police, une autre gloire, certes plus confidentielle des années quatre-vingt refait surface. Rien n’a pas changé : Jean Pierre Como (claviers), Paco Sery (batterie), Louis Winsberg (guitare), Michel Alibo (basse) et Alain Debiossat (saxophone) auxquels vient se joindre Stéphane Edouard aux percussions, jouent toujours, tel un seul homme, comme lors des années passées où aux côtés d’UZEB ils tenaient fièrement le devant de la scène du jazz-rock francophone et ambitieux. Les sonorités de claviers et de basse fusent et rappellent le Weather Report, période Black Market, et à l’instar de la bande à Zawinul, les six membres de la formation revendiquent une culture aux origines métissées.
Ecouter Sixun relève de l’acte de foi en une musique qui ferait fi des frontières comme sur « Orange cannelle », véhiculé par une ligne de basse grondante, mobilisant les musiciens autour d’elle dans une recherche du partage et du voyage. On retrouve avec plaisir les membres à peine plus vieux que lors de leurs dernières joutes en commun. Louis Winsberg a gagné en sobriété depuis son très bel album concept Jaléo et se met au service de ses camarades. Cuivres, basse et claviers occupent ainsi les premiers postes pour ce périple entre les musiques du soleil (« Valsega ») et le jazz-rock.
Les compositions efficaces portent avec simplicité le message de plaisir du groupe et ces Palabres pourront se déguster sous l’arbre du même nom. On y parlera du temps qui passe, des saisons qui n’existent plus, du réchauffement climatique et de la crise musicale, en toute décontraction et sous le soleil avec, comme plaisir raffiné, un final orientalisant (« 7 fois c’est fini ») et comme petits et constants désagréments, une tendance au bavardage musical et vocal peu souvent constructif et parfois agaçant (« Jour de soleil »). Et si tout n’est pas parfait il convient de garder l’essentiel à l’esprit : Sixun revient, ses musiciens s’amusent comme des enfants et montrent la voie aux jeunes adeptes de la musique dépressive qui gagneraient probablement à les prendre en exemple.