The Cancer Conspiracy - Omega
Sorti le: 31/03/2008
Par Christophe Manhès
Label: Make My Day Records
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Deux petits tours et puis s’en vont. Six ans après leur premier coup d’essai, Omega, album posthume, vient appuyer là où c’est douloureux : The Cancer Conspiracy n’est plus. Dommage. Ce dernier album prouve pourtant que le groupe était sur la voie de la maturité et capable de concevoir un bel objet, parfaitement maîtrisé, sur le fond comme sur la forme.
Par rapport à l’album précédent, Omega est le fruit mûri d’une évolution vers un centre de gravité plus post rock que math rock. Le son se fait plus aérien et la rythmique puise un peu moins dans la complexité instrumentale pour installer des ambiances superbes où l’imaginaire peut trouver de quoi s’abreuver. Quant aux titres minimalistes, ils sont façonnés par des mélodistes hors pairs et recèlent, comme en témoigne « IV », une surprenante majesté. « VI » donne même l’impression de puiser sa saveur aux sources des splendeurs space rock de Pink Floyd.
Tout ce qui fait le talent des musiciens de The Cancer Conspiracy est bien là. On retrouve toujours cette manière particulière de vous séduire avec des qualités que l’on pensait contradictoires. Simplicité et complexité, harmonie et force fusionnent toujours dans une grande cohésion. Et même si la musique de The Cancer Conspiracy ne se montre pas immédiatement d’une grande originalité, à force de vous titiller l’imagination, elle finit par révéler un vrai caractère.
Si vous prisez les beaux livres d’images, cet album n’en manque pas. Parfois intime, parfois rocambolesque, on suit l’aventure Omega comme on s’imprègne d’un poème cosmique d’un poète ancien au dénouement particulièrement épique.
D’ailleurs parlons-en, de « VIII », dernier chapitre du disque et point final de la carrière du groupe : c’est un hymne rock absolument envoûtant qui ne s’épuise jamais, bien au contraire. « Je suis l’Alpha et l’Oméga, le Premier et le Dernier, le Principe et la Fin ». Difficile de dire mieux pour décrire cette pièce magnifique. Six minutes qui condensent tout le talent du groupe, six minutes pour nous faire enrager : malgré ce départ en beauté, qu’il est douloureux de se rendre compte que c’est la fin !