Neom - Arkana Temporis
Sorti le: 01/07/2009
Par Christophe Manhès
Label: Soleil Zeuhl
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Le label Soleil Zeuhl mérite d’être suivi de près car non content d’avoir à son actif la réédition de disques « historiques » d’un intérêt non négligeable, comme ceux de Dün, Rialzu ou Eskaton (dont on attend comme le messie l’initiative d’une réédition de leur chef-d’œuvre 4 Visions), le label produit désormais de jeunes groupes imprégnés de culture kobaïenne. Cycle I de Setna (2008) a par exemple été décrit comme un coup de maître tellement la finesse, la sensualité et l’ambition de ce disque ont su convaincre.
Et si Neom évolue dans un style proche de leurs camarades d’écurie, le groupe possède un centre de gravité nettement plus jazz rock. Bien que les exhalaisons seventies rappellent parfois le Mahavishnu Orchestra (« Acte II »), les atmosphères à l’unisson se rapprochent néanmoins du style moderne et tendu de One Shot. Il est à supposer que le rock progressif d’Änglagård n’est également pas inconnu des Français, comme l’illustre « Act 1, part 3 » où le style des Suédois si caractéristique dans la violence de ses contrastes sonores se révèle saisissant. De beaux patronages dont il est à préciser que Neom a su faire une assimilation homogène.
En revanche, Arkana Temporis n’est pas dénué de maladresses compte tenu d’un manque de concision, notamment sur les longues plages de la troisième et quatrième partie de l’« Act I ». Dommage que le ressort y soit si distendu tant les préliminaires des deux premiers actes s’avéraient savoureux. Malheureusement trop lâche, il rate le coït final. Convaincant dans l’énergique comme sur l’étourdissant « Act II – part 1 », Neom est à la peine lorsque les digressions sont étirées sur un ton plus méditatif.
Ce défaut de jeunesse ne peut cependant cacher les qualités indéniables de ce premier essai plein de belles promesses, qui bénéficie en outre de l’excellent travail de mastering d’Udi Koomran et d’une instrumentation brillante. La suite se fait déjà attendre avec impatience.