Argos - Argos

Sorti le: 18/04/2009

Par Jérôme Walczak

Label: Musea

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Originaire d’Allemagne, Argos est constitué de deux musiciens du groupe Superdrama, Thomas Klarman et Robert Gozon, qui s’étaient déjà distingués par une musique fleurant bon Camel, Caravan et l’école de Canterbury. Le batteur Ulf Jacobs les a rejoints pour enregistrer cet album fluide, organisé en trois volets bien distincts les uns des autres : « Nursed by Giant » est un rappel très fidèle de cette musique trentenaire si caractéristique, pierre de touche identitaire du groupe, « Canterbury Soul » et ses ambiances plus joyeuses devrait séduire les amateurs de Genesis, enfin, « From Liverpool to Outer Space » possède des sonorités inspirées des Beatles, des titres longs bien structurés et mélodieux.

La musique d’Argos est bien d’une autre époque, celle des années soixante-dix, et la marque de l’école de Canterbury est effectivement particulièrement prégnante : du mellotron, de la flûte, des instrumentaux construits aux relents de jazz (« Norwegian Stone Shortage »). La musique jouée est agréable parce que très accessible, les deux compositeurs ne rougissent en effet pas à l’idée d’inclure dans leurs compositions des éléments pop, des ritournelles dans lesquelles l’influence des Beatles et de David Bowie ne se lasse pas de se faire remarquer : le sautillant et hypnotique « Further Apart », par exemple. Genesis aussi, se glisse talentueusement dans quelques titres, et c’est la période Foxtrot / Nursery Cryme qui semble ici la plus reconnaissable : le chant est sussuré, sa proximité avec la voix de Peter Gabriel sur « Cinema Show » ne fait pas l’ombre d’un doute. Retenons ainsi « Meet the Human » et son petit canon introductif, par exemple, qui est ponctué de claviers calmes, posés, assez bas. Son atmosphère mi-comptine mi-marche militaire en fait un des meilleurs morceaux.

Ponctué d’univers variés, toujours joyeux, ce disque est un élément certainement incontournable pour tous ceux qui se complaisent à constater que les musiques d’autrefois ont encore des choses à exprimer de nos jours. C’est un bon travail, et on espère ardemment qu’Argos n’en restera pas là.