The Flower Kings - Paradox Hotel
Sorti le: 08/04/2006
Par Justin Poolers
Label: InsideOut Music
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Personne ici n’osera faire l’offense de présenter The Flower Kings, après une douzaine d’années d’existence déjà et une discographie longue comme un discours d’inauguration. Si par hasard un lecteur s’interrogeait sur ce groupe, il lui suffirait d’une minuscule recherche en ligne pour tomber sur des kilomètres de pages traitant du sujet. Nous passerons donc directement au vif du sujet, il y a suffisamment à dire comme ça !
Déjà, ne nous interrogeons plus sur la capacité de Roine Stolt à écrire plus de musique que le commun des mortel ne peut écouter, la réponse est définitive : il vit enfermé dans son studio et n’en sort que pour urgence. Si l’on met tour à tour chacun des disques du bonhomme sur la platine, incluant les projets parallèles et les participations (mais sans les live), plus de vingt-quatre heures sont en effet nécessaires pour appréhender l’œuvre du guitariste. Concentrons nous donc sur ce nouveau double effort, sorti juste quelques mois après son dernier double album solo. Après un Rainmaker relativement faible, un Unfold The Future trop dilué et un Adam & Eve bancal, les Suédois remettent-ils enfin la main sur cette magie qui leur a fait composer de si grand albums ?
Que reproche-t-on au groupe la plupart du temps ? Trop de longueurs, d’informations ? De ne pas se focaliser sur les meilleures idées plutôt que d’aligner les morceaux à rallonge ? Il semble qu’ils n’aient pas encore entendu ces échos de leur Suède. Pourquoi donc un double album alors que tant de plages sonres paraissent inutiles à l’auditeur ? Et pourtant, il s’en cache de brillantes choses dans cet album ! Ecoutez donc ces « Hit Me With A Hit, « Selfconsuming Fire », « Touch My Heaven », « Life Will Kill You » ou le morceau titre ! De même que ce « Mommy Leave The Light On » et sa guitare si sobre, fait rare que de trouver un arrangement si dépouillé sur un album des Flower Kings ! Autant de morceaux courts et simples réellement bien écrits et construits, pleins de sensibilité et d’émotion. On trouve même d’excellents thèmes dans les pièces plus longues, souvent mal entourées ou amenées malheureusement. De nouvelles idées, de nouveaux sons sont par contre explorés, comme à l’habitude, et c’est tout à l’honneur des créateurs. Finalement, lorsque l’on a tout bien pesé, le positif l’emporte largement, et pour peu qu’il soit en condition pour écouter un tel pavé, l’amateur y trouvera un réel plaisir. Plutôt calme, l’album s’écoutera plutôt le soir après une dure journée de boulot, ou allongé sur son transat avec une bière à la main. Il faut noter aussi l’arrivée d’un nouveau musicien, Marcus Liliequist, remplaçant de Zoltan Csörsz à la batterie. S’il est techniquement irréprochable, il semble par contre assez peu à son aise, et l’on s’en rend compte par un je-ne-sais-quoi d’indéfinissable, peut-être un jeu trop propre et appliqué, alors que son prédécesseur était rentré dans le bain tout de suite. Mais gageons que ce sera vite corrigé, d’autant que le problème ne sautera peut-être pas aux oreilles de tous.
S’il n’atteint pas la qualité de Flower Power, Stardust We Are ou Space Revolver, notamment à cause d’un manque de cohérence et de quelques longueurs, le nouveau Flower Kings n’en est pas moins un agréable recueil de très bonnes chansons. Comme d’habitude, une ou deux écoutes ne suffiront pas à l’appréhender, mais n’est-ce pas ce que recherche l’amateur de rock progressif ? Nombreux sont les groupes qui aimeraient accoucher d’un dixième album de cette qualité !