Overhead - Metaepitome
Sorti le: 22/06/2005
Par Justin Poolers
Label: Musea
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Cinq membres, vingt cinq ans de moyenne d’âge et deux albums, voilà la numérologie d’Overhead, groupe finlandais de rock progressif. Rock et non metal, ce qui commence à être assez rare dans cette tranche d’âge. Grâce à ces trois chiffres, il est possible d’entrevoir assez clairement l’avenir des petits jeunes : ils seront portés au firmament du progressif par des meutes aux cheveux grisonnants, voire clairsemés. Vous êtes vous reconnus, quadras nostalgiques ? Ce disque est pour vous !
Qui a en effet dit que les jeunes s’intéressant au progressif, développaient fatalement des tendances violentes ? Si c’est une règle, en voici l’exception. Mis à parts quelques passages relativement puissants, la musique de la formation des neiges est toute empreinte d’ambiances post soixante-huitardes, que ce soit dans les idées ou les structures. D’emblée, avec la guitare acoustique de Jaako Kettunen, assez vite accompagnée du chant suave d’Alex Keskitalo et du mellotron de Tarmo Simonen, les marques sont posées. Quoiqu’un peu trop long du haut de ses dix-neuf minutes, le titre « Metaepitome » ouvrant le disque est déjà une perle. Multiples ambiances et tempi, arrangements luxuriants, rien de laisse transpirer la jeunesse de ses créateurs. On sent même ces musiciens capables de tout jouer, et qu’ils ont choisi le rock progressif par passion. Tout au long des six titres de l’album, aucune faute de goût ne vient gâcher le plaisir d ‘écoute, si ce n’est quelques erreurs de jeunesse ou un hommage un peu trop appuyé que les vieux reconnaîtront aisément.
Le chant, en anglais, est d’assez bon niveau. Dans les graves il fera penser au James Hetfield de « Bleeding Me », voire au chanteur de Red Hot Chili Peppers, tandis que les parties plus puissantes, moins convaincantes, restent plus personnelles. Les autres musiciens sont tous excellents, sobres et sachant utiliser leur technique à propos. Les longs soli de guitare tout en finesse et les sons de clavier apparaissent toujours appropriés. La production, très professionnelle, donne aux compositions tout l’espace nécessaire et fait de ce disque un exemple d’homogénéité. Ils n’ont certes rien inventé, ces gens-là, mais ils ont su utiliser les recettes traditionnelles en les épiçant à leur goût, et déjà on peut applaudir des deux mains !
Ce disque n’est ni un chef d’œuvre, ni une révolution musicale : juste une bonne surprise qui, dans la jungle discographique actuelle, a toutes les chances de passer inaperçue malgré ses qualités. Heureusement, Progressia est là pour vous dire quand il est temps d’ouvrir le portefeuille, et si vous aimez la musique progressive quand elle est belle et bien faite, le moment est venu. Pas besoin de boule de cristal : vous ne regretterez pas la dépense.