Time Machine - Reviviscence : Liber Secundus
Sorti le: 23/04/2004
Par Aleksandr Lézy
Label: Lucretia records
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Fort d’une longue discographie, composée de divers EP et albums et de dix années de carrière, Time Machine ouvre avec Reviviscence, le second volet d’une trilogie romanesque. La musique de ce groupe est un mélange de metal progressif et de heavy metal mélodique, saupoudré d’influences classiques symphoniques et épiques. Assez méconnu sur la scène progressive, Time Machine verra peut-être sa situation s’améliorer grâce à ce nouvel album.
Basé sur un roman italien, Eymerich l’Inquisiteur de l’écrivain et professeur d’histoire Valerio Evangelisti, Reviviscence… poursuit la série de concept albums du groupe, autour d’une histoire racontant l’éternel combat entre le bien et le mal. Le groupe a fait appel à des invités de renom tels Kiko Loureiro et Rafael Bittencourt, guitaristes d’Angra ; Fabio Ribeiro (Shaman, Blezqi Zatsaz) faisant office de claviériste, le groupe n’ayant pas de musicien permanent à ce poste.
Si les textes sont d’une grande importance eu égard à la portée du sujet, la musique doit-elle aussi servir de fondations très solides à l’histoire, en créant des atmosphères et des contextes particuliers. Or tout au long des douze titres de Reviviscence, divers climats se succèdent, faisant mouche à chaque fois. L’enchaînement des morceaux coule de source, rendant ainsi le récit parfaitement fluide. L’ambiance générale du disque est marquée par les modes mineurs qui créent ainsi une musique au caractère sombre à la limite du mystérieux. Les mélodies, plus subtiles que sur les œuvres précédentes du groupe, sont soutenues par un chanteur à la voix puissante et mélodique, alors que d’impressionnants soli de guitares et de synthés, des passages acoustiques et divers moments atmosphériques, accentuent une certaine technicité toujours au service de l’histoire.
D’un point de vue strictement formel, il est difficile de reprocher quoi que ce soit au groupe : la maîtrise instrumentale de chacun de ses membres semble irréprochable, et la construction des morceaux comme leur agencement reposent sur une architecture solide. Une lacune persiste pourtant : la production, loin d’être épouvantable comme sur Act II : Galileo (1995) par exemple, reste très perfectible. Un son un peu moins aigu et des réverbérations nettement moins creusées mettraient sûrement la musique mieux en relief.
Time Machine, toujours fidèle à son heavy métal progressif et mélodique, démontre de réels progrès. Faisant preuve de beaucoup d’audace en se lançant dans la réalisation d’un concept étalé sur trois albums, le groupe mérite avec ce second volet Reviviscence une plus grande reconnaissance du public, ne serait-ce que celui de la scène métal progressive actuelle. De quoi s’occuper les oreilles jusqu’à la troisième et dernière partie, qui devrait voir le jour sous peu.