Sylvan - Presets
Sorti le: 09/06/2007
Par Christophe Gigon
Label: Point music
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Pourquoi sortir un sixième album si vite après le ténébreux Posthumous silence de l’année passée ? Entreprise pour le moins audacieuse. On sait bien à quel point le successeur d’un album devenu une référence est attendu au tournant. Et rares sont les productions qui ont su négocier le virage avec brio, à l’exception peut-être de Afraid of sunlight (1995) de Marillion qui s’est, avec le temps, avéré encore meilleur que le cultissime Brave paru l’année précédente. Pour en revenir aux Allemands de Sylvan, l’excellent Posthumous silence n’a pas encore terminé son parcours, puisque l’intégralité de cet album sera jouée en public le 1er septembre 2007 à Hambourg. Preuve en est que cette production reste incontournable, alors même que son successeur a déjà atterri sur les platines.
Qu’en est-il donc de ce nouvel album, Presets ? Comme c’était le cas avec les deux albums de Marillion cités, il agit comme un antidote face à son aîné. En effet, voilà un disque beaucoup plus accessible et efficace que le tortueux et sombre Posthumous silence, mais qui n’est en rien moins intéressant. On retrouve tout ce qui fait le charme de ce groupe, très proche dans ses multiples influences de Dream Theater, Genesis, Queen, Pink Floyd et, naturellement, Marillion : un sens pointu de la mélodie immédiatement mémorisable, des guitares tantôt tranchantes, tantôt planantes, une voix agréable et point trop maniérée, proche de celle d’un Chris Martin (Coldplay), une production claire et maîtrisée. Seuls le sens de la dramatisation (lié au concept noir du précédent disque puisqu’il traitait du suicide d’une adolescente) ainsi qu’une architecture audacieuse de l’ensemble sont absents de Presets. Mais ils ne font aucunement défaut : le but avoué de Sylvan était en effet de proposer un album plus accessible et reposant, avec des titres plus accrocheurs. On a donc affaire ici à une véritable collection de chansons finement ciselées et non plus à un – osons le terme honni – concept album.
Douze morceaux bien construits, simples et efficaces : voilà qui devrait faire connaître Sylvan à la frange la moins audacieuse du monde progressif, ainsi qu’aux auditeurs imperméables aux logorrhées instrumentales « à l’américaine » (pour ne pas écrire ici « à la Dream Theater ». Presets est donc un disque accessible, même à l’extérieur du giron progressif. Si l’on voulait comparer cet album, puisque de nombreux amateurs ne connaissent le quintette ni d’Eve ni d’Adam, on pourrait admettre que la musique défendue par les Allemands est très proche de celle pratiquée par leurs compatriotes de RPWL, avec un grain général plus métal néanmoins, même si on est ici très loin de Symphony X !
Voilà une oeuvre simple, idéale à écouter lors des trajets en voiture ou en train pour vous rendre en vos lieux de villégiature estivale. Et pour qui se sent soudainement d’humeur plus sombre, il est bon d’emporter à ses côtés Posthumous silence, qui ne manquera pas de rappeler que l’automne, c’est déjà pour bientôt !