Lana Lane - Red Planet Boulevard
Sorti le: 07/12/2007
Par Christophe Gigon
Label: Frontiers Records
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Régulièrement, la belle nous offre sa dernière livraison de rock symphonique sans que l’attente ne soit décevante. Gage de qualité constante ou éternelle redite ? Un peu des deux en somme. A l’instar d’Iron Maiden, Lana Lane nous pond des albums semblables, sans réelle surprise mais de bonne facture. Etrange phénomène n’est-ce pas ? La vieille (bonne) recette est appliquée ad aeternam : orchestrations symphoniques, guitare virtuose, voix particulièrement maîtrisée, illustrations de pochette chargées (œuvres du peintre polonais surréaliste Jacek Yerka, déjà auteur de la plupart des albums de la chanteuse) et production très typée « eighties ». Autant d’éléments qui plaisent aux amoureux du genre. Depuis 1995, la discographie de Lana Lane donne le tournis, tant les productions (nouveaux albums, enregistrements en public, remasters, anthologies et autres compilations) sont publiées de façon constante. Dans tous les cas, cet énième album de Lana Lane reste agréable à écouter.
Le très apprécié Lady Macbeth sorti en 2005, passe ainsi le relais à Red Planet Boulevard. Douze nouvelles compositions flamboyantes raviront les amateurs de heavy-rock progressif et symphonique, certes assez ramassés, sans réels développements instrumentaux ni passages à tiroirs. Les ambiances tissées tout au long de cet album font tantôt penser au travail d’Arjen Lucassen avec Ayreon ou bien même à Iron Maiden ; on reste dans un format de metal classique agrémenté de discrètes touches progressives (illustrées par les sons de claviers et les soli de guitare). L’équipe est constituée de Peer Verschuren aux guitares (qui n’est pas le fils du célèbre André Verchuren, accordéoniste de son état), Ernst Van Ee (ex-Helloïse) à la batterie et du mari de la diva, Erik Norlander (également meneur de troupe des Rocket Scientists) aux claviers et la basse, poste rappelant une certaine configuration « zeppelinienne ». Pour le reste, peu d’influences de la bande à Jimmy Page sont à relever. Pourtant, Lana Lane avait déjà publié une magnifique version de « Kashmir » dans son album de reprises édité en 2002 et astucieusement intitulé Covers Collection.
Tout cela reste bien classique pour cette dernière production de la dame à la voix de velours. Rien de désagréable, loin s’en faut, mais le degré d’évolution de cette formation qui n’est déjà plus toute jeune est infinitésimal. Ainsi, même le fan le plus acharné risque fort de se lasser à la longue. Au rayon des surprises incongrues, à signaler que le début de « The Frozen Sea », ressemble à s’y méprendre à « Commun Ground » d’IQ. Finalement, ce boulevard de la planète rouge porte bien son nom : on est loin des chemins escarpés empruntés par d’autres formations plus aventureuses évoluant pourtant dans le même style. Lana Lane roule en ligne droite, sans détours. A quand les petites routes qui pourraient mener vers des trésors cachés ?