Millenium - 7 Years
Sorti le: 22/05/2008
Par Christophe Gigon
Label: Lynx Music
Site:
Lynx Music a encore frappé. Et ce n’est pas un simple disque d’un énième groupe polonais que le label nous propose ici, mais un double album faisant office de boîte de Pandore. En effet, le petit coffret que voici constitue une sorte de compilation récapitulative (ou plutôt de séance de rattrapage pour la plupart d’entre nous) de la musique offerte par le groupe à l’aube de ce nouveau millénaire.
Millenium est une formation qui a déjà publié plus d’une quinzaine d’albums, EP ou maxi CD depuis 1999. Il y a donc largement de quoi en extraire l’essence. Et, justement, quelle est-elle ? Bien difficile de réduire une telle production en quelques caractéristiques principales. Ce n’est pas 7 Years qui va nous y aider ! En effet, l’objet de cette chronique ne représente pas véritablement le meilleur de Millenium. Il s’agirait plutôt d’une sorte de collection, faite de bric et de broc et proposant, alternativement, le pire comme le meilleur.
Le premier disque est uniquement constitué de nouveautés et de raretés issues principalement de sessions en studio ou de versions alternatives de morceaux créés entre 2000 et 2006. Et ça commence plutôt bien : la première piste nous plonge directement dans une ambiance proche de « Home by the Sea » de Genesis. La suite se révélera du même acabit : un son résolument moderne (grâce, entre autres, à l’utilisation convaincante de boîtes à rythme) et une voix agréable bien qu’assez ordinaire et en aucune manière maniérée. Très accessible. Malheureusement, tout se gâte un peu avec les bonus tracks qui sont tout simplement horribles : il s’agit de versions remix d’anciens titres de Millenium. On est bien loin ici du travail magistral effectué par Positive Light sur les titres de l’album This Strange Engine de Marillion en 1998. De la mauvaise musique de supérette.
La seconde galette est déjà beaucoup plus représentative de la musique de Millenium puisqu’il s’agit d’un best of des plus classiques. Encore une fois, c’est la musique du troisième Genesis (celui en trio, surtout de l’album Genesis) qui semble avoir laissé les stigmates les plus évidents. L’influence de Mike and the Mechanics est également flagrante (ah ces lentes « cocottes » de guitare en son clair !). La voix elle-même n’est pas sans rappeler celle de Paul Carrack (chanteur de Mike and the Mechanics). Comme pour le premier volume, plus on remonte dans le temps, moins la musique est intéressante : la faute à un style encore peu défini et, surtout, à des sons de clavier datés qu’on espérait ne plus avoir à entendre (merci Mark Kelly !). Quelques chansons plus mièvres du plus mauvais goût laissent parfois un arrière-goût doucereux.
Difficile de rédiger une chronique sur un produit aussi hétéroclite. Pour être synthétique, on pourrait avancer que Millenium semble avoir trouvé son style et que, au vu des très bons titres récents, l’avenir de celui-ci risque d’être bien plus excitant que son passé.