Moonrise - The Lights of a Distant Bay
Sorti le: 26/05/2008
Par Christophe Gigon
Label: Lynx Music
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Lynx music : ce label doit bien dire quelque chose au lecteur fidèle des chroniques parues sur Progressia. Pour les novices, cette maison de disques polonaise est spécialisée dans la publication d’albums de groupes nationaux pratiquant un rock néoprogressif des plus classiques. Après Openspace, Nemezis et Millenium, voici donc Moonrise (qui n’est pas véritablement un groupe, mais plutôt un projet articulé autour de la seule personne de Kamil Konieczniak, ponctuellement entouré de quelques musiciens additionnels). Et dans le style, autant l’annoncer d’emblée, il s’agit probablement du candidat le plus intéressant.
Après une magnifique introduction très « marillionienne » (« The Island »), les choses sérieuses peuvent commencer avec « Help Me I Can’t Help Myself », dont les arpèges de piano initiaux font irrémédiablement penser au travail de Kate Bush. Les ambiances créées sont particulièrement réussies : nappes de claviers, guitares rythmiques acoustiques, guitares électriques « feulantes », voix maîtrisée et production à l’avenant. C’est du bel ouvrage auquel on a affaire avec The Lights of a Distant Bay. En plus de l’influence patente de Marillion première époque, certaines structures rythmiques et certains riffs de guitare font penser à Toto (« In the Labyrinth of the Dream ») ou Saga (« Where Is My Home »). Même si l’originalité n’est pas vraiment au rendez-vous, pour un premier album, le résultat est plutôt convaincant : des compositions qui tiennent la route, des arrangements classieux et un son cristallin. Certes, Moonrise n’a que très peu de chance d’espérer accéder à la cour des grands en oeuvrant dans ce style maintes fois entendu. Néanmoins, dans le genre, le groupe est sincère, professionnel et n’a à aucun moment à rougir de la comparaison avec leurs illustres mentors. Une porte ouverte sur un possible horizon de modernité est discernable grâce à certains arrangements plus contemporains (évoquant Riverside).
Outre ces qualités, cet album est très homogène et l’ensemble se laisse écouter avec le plus grand plaisir. Naturellement, celui pour qui Pendragon ou Marillion sont synonyme d’ennui devrait plonger dans la plus profonde léthargie à l’écoute de Moonrise. Mais un tel auditeur aurait-il lu cette chronique jusqu’à la fin ? The Lights of a Distant Bay risque donc fort d’accompagner les prochains après-midi de farniente estivaux du lecteur arrivé à ce stade de la chronique. Et ses cheveux de flotter au vent au gré des envolées lyriques de Kamil Konieczniak.