The Healing Road - Tales from the Dam
Sorti le: 23/04/2009
Par Christophe Gigon
Label: Musea
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Voilà une idée qui risque de faire florès : un groupe propose son dernier album en format vinyle de luxe avec, à l’intérieur de la jaquette, le même enregistrement sur disque compact. Le meilleur des deux mondes dans une seule pochette surprise : la richesse du son analogique et la beauté d’un packaging à l’échelle trente-trois tours couplés au côté pratique du laser. On ne peut que saluer le retour en grâce de la galette à microsillons, seul écrin assez noble pour transmettre toute la richesse de la palette sonore d’une production musicale. Mais si, pour le même prix, l’acquéreur bénéficie des concessions agréables au monde moderne (comme un code permettant de télécharger les fichiers MP3 ad hoc par exemple), que demander de plus ? Que l’album soit bon. C’est vrai, car l’artifice que cela suscite arriverait sans peine à éluder l’analyse du contenu sonore. Décidément, cette stratégie commerciale est diablement efficace.
The Healing Road, projet du claviériste, batteur et musicien du Bearded Project (à l’origine le fan club allemand de Spock’s Beard, mué en véritable groupe, et déjà auteur d’un double album avec la contribution des musiciens de la barbe de Spock) nous sert sur un plateau deux longs morceaux de plus de vingt minutes chacun. Cette musique instrumentale ne doit cependant rien à leurs idoles, mais bien à Mike Oldfield. D’ailleurs, Hanspeter Hess ne s’en cache pas : c’est l’écoute de ses vieux trente-trois tours du compositeur anglais qui lui a donné l’envie de produire ce très réussi Tales from the Dam. Les amateurs fous des œuvres mythiques (Hergest Ridge, Ommadawn ou, naturellement, Tubular Bells) du multi-instrumentiste britannique vont en rester comme deux ronds de flan ! Bien meilleur que les dix derniers disques d’un Oldfield fatigué et laxiste, cet album comblera de bonheur les vaines attentes des fans dépités au bord du dépôt de bilan. Excellent album sans aucune personnalité. Et ce n’est rien de l’écrire. Il est plus sage d’en écouter la teneur ! A signaler qu’un second album baptisé Timenfaya est également disponible chez Musea.