Zip Tang - Luminiferous Ether
Sorti le: 24/12/2007
Par Jérémy Bernadou
Label: Musea
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Avec ce premier album, ces Américains se donnent les moyens de leurs ambitions. Ils apportent en effet un « coup de jeune » au rock progressif traditionnel, grâce à une fougue d’interprétation et une vivacité de composition qui vont bien au-delà de la majorité des formations dites progressives.
A n’en pas douter, l’amateur se tournera vers ce disque non pas pour la qualité de la pochette (d’un mauvais goût certain), mais plutôt pour la reprise de « Tarkus », classique parmi les classiques de Emerson, Lake & Palmer, qui clôt la galette du haut de ses dix-huit minutes. Cette version n’a aucune raison de pâlir devant l’original, tant la qualité est au rendez-vous. La modernisation d’un tel monument n’est pas chose aisée, et pourtant l’ensemble reste cohérent et naturel, au point que l’on pourrait penser qu’il s’agit d’une de leurs propres compositions. Malgré des sonorités de synthétiseurs quelque peu datées, Zip Tang réussit ce dépoussiérage d’une belle manière.
Ceci dit, le propos de Zip Tang va bien plus loin que la reprise de légendes des années soixante-dix. La présence du saxophone, tenu par Marcus Padgett, donne une coloration originale à leur musique, histoire de varier les plaisirs. La qualité des mélodies vocales constitue un autre point positif, d’autant plus qu’il est rare de voir des groupes de ce créneau se démarquer de ce côté. Trois membres sur quatre officient au chant, dont les voix sont proches de Alex Keskitalo (Overhead) ou même James Hetfield sur le titre introductif « Tower of Tuna ». Les vocaux ne sont toutefois pas leur seul atout, comme en atteste le titre instrumental « Beta », illustrant le côté défricheur de Zip Tang, qui ose s’essayer aux tonalités jazz pour un résultat remarquable de maîtrise. Autant dire que ces musiciens aiment varier les genres sans perdre de vue la cohérence des compositions.
Cependant, certains titres ne sont pas aussi marquants, tels que « With a Twist », trop éloigné de leur personnalité, ou « Like We Did Before », qui donne dans la ballade sans grand intérêt. Il aurait été plus judicieux de revoir à la baisse la durée de l’album en supprimant les morceaux les plus faibles, afin de convaincre durablement l’auditoire. Ceci dit, Luminiferous Ether reste tout de même un disque très recommandable, pouvant rassurer les derniers sceptiques : il reste encore de nos jours des groupes qui réussissent à donner une touche de fraîcheur à un genre qui en manque par de nombreux aspects. Si le quartette continue sur cette même logique de qualité à l’avenir, beaucoup risquent d’être surpris !