Coprofago - Genesis
Sorti le: 12/01/2004
Par Greg Filibert
Label: Sehkmet Records
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Les groupes venant du Chili ne sont pas légion. Et pourtant, en voici un : Coprofago (à prononcer rapidement plusieurs fois de suite !) réunit quatre jeunes gens développant un death technique dans la veine de Meshuggah et Cynic. Auteurs d’un premier album sorti en 1998, Images Of Despair, les Chiliens ressortent de leur tanière en 2000 pour livrer Genesis, leur second album, qui fait l’objet d’une réédition en 2003.
L’album comporte au total neuf titres et une piste multimédia, mais les trois derniers morceaux sont issus d’Images Of Despair, et ont été réenregistrés pour l’occasion. Dès les premières mesures de « Time Zero », il se dégage un parfum rappelant nettement la troupe de Thordendal. En effet, la plupart des ingrédients de Meshuggah sont bel et bien présents ici : une voix vociférant souvent à la Jens Kidman, des rythmes composés alambiqués (à un niveau moins abstrait que les Suédois toutefois), des parties solo flirtant avec le jazz-rock (plus appuyées chez les Chiliens), etc. Sans aller jusqu’à un mimétisme parfait, l’influence est palpable. Les morceaux sont courts, mais puissants et directs, et la mise en place est souvent impeccable, malgré quelques rares décrochages entre les deux guitares (« Chaos »), alors que la basse fretless apporte un plus non négligeable lors des passages plus… « calmes ».
Il est au demeurant dommage que les trois titres clôturant le disque ne soient pas à la hauteur du reste, moins maîtrisés et efficaces. Mais ils permettent au moins à l’auditeur de mesurer les progrès du groupe ! La production est correcte, avec cependant des guitares au rendu trop sec et « plastique », et malgré un enregistrement plus récent, les anciens morceaux ont un son bien inférieur aux autres : le travail semble avoir été bâclé. Enfin, la piste multimédia donne accès aux paroles, à quelques photos et à une vidéo live de « Chaos », filmée sans réels moyens.
Ainsi, en dépit de sa courte durée et d’une influence un peu trop marquée, Genesis comblera les fans de death en manque de sensations fortes. Coprofago montre un joli potentiel qui fait de lui un espoir valable du genre. Le Chili, nouvel eldorado du metal ?