Caprice - Kywitt! Kywitt!

Habituellement faire-valoir d’un chevalier musculeux chevauchant une licorne et brandissant l’Epée Magique de Feu du Pouvoir des Ténèbres (de la Forêt de la Malédiction), fées et elfes parviennent heureusement à exister par eux-mêmes parfois, dans leur univers enchanté, onirique, parcouru de thèmes sautillants ou aériens. Cet univers est celui de Caprice qui, fort d’une bonne demi-douzaine d’albums, perpétue avec Kywitt! Kywitt! sa musique, sorte de folk moyenâgeux inclassable mené par la voix éthérée d’Inna Brejestovskaya.

Si l’on en croit le cerveau du groupe Anton Brejestovski, le titre de l’album s’inspire d’un conte des frères Grimm. La chanson « Kywitt! Kywitt! » est donc chantée en allemand, une première pour le groupe russe qui, par ailleurs, a adapté des poèmes de Tolkien et de Blake et s’exprime donc majoritairement en anglais. Sur Kywitt! Kywitt!, Caprice honore d’autres auteurs anglo-saxons tels W. Shakespeare et R. Burns, et nimbe les textes d’une féérique aura musicale.

La plupart des titres reposent sur une base classique : flûte, clarinette, basson, violon, violoncelle et harpe. Souvent acoustique, la musique de Caprice est pourtant loin d’être figée et accueille, par instants, guitare électrique et sonorités électroniques. Kywitt! Kywitt! évite ainsi le piège du tout folk englué dans la fantasy, à l’image de l’étonnant « Dundellion Wine » qui ouvre l’album et séduit par son efficacité pop. Cette facette est régulièrement exploitée tout au long de l’album (« Peggy O », « Fae Fae Fae Fae Fae Fae Fae ») même si dans l’ensemble, on ne s’éloigne guère des balises posées par Caprice sur ses albums précédents.

Digne successeur de la trilogie Elvenmusic, Kywitt! Kywitt! affirme encore un peu plus la personnalité d’un groupe défenseur de l’elfitude. A la fois champêtre et romantique, parfois baroque, ce séjour baigné de magie blanche séduira les nouveaux venus dans l’univers de Caprice et confortera les autres dans l’idée qu’ils tiennent là un groupe talentueux.