Kaipa - In the Wake of Evolution

On ne réalise pas que Kaipa fête cette année ses trente-cinq ans de carrière ! Ce groupe n’a jamais eu de chance. La plupart des amateurs de progressif sont passés à côté tandis que s’égosillaient les Genesis et autres IQ. Roine Stolt y est d’ailleurs venu faire ses petits ravages royalement fleuris. Depuis 2005, Hans Lundin est donc seul aux manettes, avec un line-up cohérent et homogène, indiquant un évident nouveau souffle de cette prolifique aventure.

Selon le leader de la formation, In the Wake of Evolution serait la suite logique de Angling Feeling. Fatale erreur de marketing ! Autant le précédent disque était poussif, alambiqué et manquait d’endurance sur la durée, autant cette dernière livraison recèle de véritables réussites musicales, inédites, montrant sans ambiguïtés que Kaipa a bien des choses à énoncer, aujourd’hui encore.

Premier point, et non des moindres : Aleena Gibson, qui interprétait déjà nombre de morceaux sur Angling Feeling, prend ici encore plus d’espace et sa présence devient indispensable. L’époustouflant « Electric Power Water Notes » est là pour en témoigner. Dans ce long titre presqu’épique, à la furieuse ambiance rock, sa voix se développe avec harmonie et puissance ; et avec elle, une fois encore, Patrick Lündstrom, dont la tessiture n’est pas sans rappeler l’emphase d’un Freddie Mercury.

L’autre grand trait fondateur de cet excellent album réside en ces alternances entre morceaux énergiques, très voisins de ce que propose Ayreon dans ses meilleures périodes (« Electric Power Water Note », encore une fois, prétendant au meilleur titre de cette année), et des impressions plus bucoliques, assorties d’introductions à la flûte, aboutissant bien souvent à des thématiques que n’aurait pas renié Yes, lorsque ce dernier ressemblait encore à quelque chose (« In the Heart of Her Own Magic Field »), peu après la Deuxième Guerre Mondiale…