SLuG - SLuG

Sorti le: 14/09/2009

Par Jérémy Bernadou

Label: Off

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En février 2008, Emmanuel Borghi, Himiko et Antoine Paganotti quittent Magma. Ces piliers de la sphère kobaïenne (le premier jouait dans Magma depuis vingt-et-un ans !) ne se sont pas pour autant reposés sur leurs lauriers. Depuis 2004, Himiko et Emmanuel, couple dans la vie, ont mis sur pied le projet Paghistree, qui servira d’embryon à SluG, obtenant son statut d’entité propre avec l’arrivée de John Trap.

Si les projets liés à Magma continuent parfois d’exploiter le filon « zeuhl » (on pense récemment à One Shot ou à l’album Infernal Machina de Jannick Top), SLuG s’avère plutôt éloigné du paternel Christian Vander ; le trio, épaulé de Gabriel Dilasser à la basse et d’Antoine Paganotti à la batterie, opte pour une musique aux reflets trip hop afin de proposer un propos novateur, sans tourner pour autant complètement le dos au grand gourou. Le Fender Rhodes d’Emmanuel Borghi se montre ainsi moins bouillonnant mais toujours aussi contrasté, tout comme la présence des envolées de Moog (« My Dear Hunter »).

En remplissant l’espace sonore à l’aide de nappes inquiétantes, Borghi parvient à insuffler une certaine essence au moteur de SluG. Basées la plupart du temps sur de simples arpèges, les compositions prennent leur envol grâce à de subtils arrangements trip hop signés John Trap. Le superbement glacé « Shelter » achève de convaincre l’auditeur : cet aspect inédit de la personnalité des musiciens recèle décidément de grands moments. Le travail sur les voix permet d’apprécier le timbre d’Himiko à sa juste valeur ; un nouveau rôle de soliste qui lui va comme un gant.

Sans être écrasante, la tonalité sombre qui se dégage de l’album n’est jamais écrasante : c’est au contraire un sentiment apaisé qui se dégage de ce premier disque. Les quelques passages mouvementés (« Dead Trees ») permettent de maintenir l’attention de l’auditeur sans jamais tourner en rond, défaut pourtant récurrent chez de nombreux artistes du même genre. Le pari est audacieux et laissera à coup sûr de nombreux amateurs de Magma perplexes. SluG constitue un nouveau départ pour des musiciens qui se fichent des étiquettes.