Stonehenge - Stonehenge
Sorti le: 12/10/2010
Par Florent Simon
Label: Créalter
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En 1991 après Jésus-Christ, toute la France est envahie par la musique américaine et les tubes électroniques de supermarché… Toute ? Non ! Quelque part du côté de Toulouse, un groupe d’irréductibles protagonistes du progressif résiste encore et toujours au format FM et aux milkshakes banane. Suite à leur rencontre, Sébastien Siozade et Olivier Roy produisent une démo baptisée Bœuf Celtique ancrée dans le rock d’avant 1975 et les ballades irlandaises.
La formation enchaine les représentations pendant lesquelles elle crée, malaxe et rôde de nouvelles compositions, tout comme le fameux bœuf qui atteint bientôt les quarante-cinq minutes et déroute un public pourtant avide de musique psychotrope. C’est en décembre 1993 que Stonehenge enregistre une version « courte de vingt-sept minutes » de sa composition phare et éponyme en compagnie d’un flûtiste et d’un violoniste.
Mais les aléas continuent de sévir et le clash inévitable se produit en 1995, propulsant les musiciens vers d’autres formations (Saucerful, Kwai) ou encore vers la quête spirituelle, mettant fin à ce qui aurait pu être l’un des meilleurs groupes de rock progressif français des années quatre-vingt-dix… Heureusement, le bassiste Patrick Godeau a décidé aujourd’hui d’inscrire le groupe dans la postérité.
Une excellente idée de pouvoir enfin se délecter d’un support audio de « Stonehenge » accompagné pour l’occasion de trois démos. Disponible également en écoute libre (voir lien ci-dessous), cette fresque gargantuesque se traduit par une narration épique digne des compositions psychédéliques de l’âge d’or de la musique progressive, qui prend le temps d’envoûter l’auditeur par des mélanges de passages ambiants, de fusion énergique et d’escapades celtiques.
Pièce complète et bien produite, le disque charme immédiatement et retient le souffle jusqu’au bout de son final à tiroirs. Les titres bonus totalisent quant à eux les cinquante minutes, malgré une prise de son poussiéreuse et des arrangements moins convaincants. Une fois mis à maturité, ces morceaux auraient pu compléter avec brio un des meilleurs albums français issu de la précédente décennie.