Birds and Buildings - Bantam to Behemoth
Sorti le: 29/04/2008
Par Aleksandr Lézy
Label: Emkog Records
Site:
En 1937, John Steinbeck publie son roman Des souris et des hommes. En 2008, son compatriote musicien Dan Britton sort son Bantam to Behemoth, sous le nom Birds and Buildings (des oiseaux et des immeubles). Faut-il y voir un rapport ? Probablement… ou pas.
Principalement instrumental, Birds and Buildings est un quartet de rock progressif aventureux, mêlant de nombreuses influences aussi bien jazz dans l’exploitation des accords – ou dans l’utilisation d’instruments typiques du genre, comme le saxophone ou la clarinette joués par Brian Falkowski – que rock pur et dur, synthétique de plusieurs époques musicales. Le groupe se démarque par des compositions complexes et élaborées harmoniquement. Pour du rock progressif, les tempi sont plutôt rapides, voire furieux à l’instar de « Chakra Khan » où l’énergie dégagée atteint des sommets. Il suffit d’imaginer Deus Ex Machina en moins jazz-rock et PFM en plus survolté pour se faire une idée. Les mélodies, même masquées, sont sublimes et envoûtantes et les nombreux thèmes subtilement formulés offrent une continuité quasi épique à l’album.
Alors que les morceaux défient les dix minutes pour un disque totalisant les soixante-dix, des influences diverses se dévoilent : entre claviers old school étouffant de chaleur à la Genesis première période, la basse de Brett d’Anon saturée à la Chris Squire de Yes et cette voix mixée en retrait au timbre étrange qui rappelle les délires de Peter Gabriel, voire le trip « kobaïen » de Magma avec ce côté hypnotique et foisonnant de notes.
Un an d’écriture et d’enregistrement a été nécessaire pour ce disque. Bien qu’élaboré « à la maison », la production perd de sa dynamique et pourtant, les instruments persistent à offrir de belles textures. Et si l’impression de la pochette de Hieronymous Bosch laisse franchement à désirer, la musique de Birds and Buildings reflète une toute autre qualité qu’on aurait pu prédire, quand on connaît le talent du compositeur de Deluge Grander. Dan Britton, accompagné d’excellents musiciens, renouvelle avec brio un rock progressif désuet tout en préservant certaines bases immuables au genre. Un disque marquant.