Polysoft - Tribute to Soft Machine - Live
Sorti le: 14/07/2003
Par Djul
Label: Le Triton
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Polysoft est la version « hommage » au fabuleux groupe que fut Soft Machine, du collectif Polysons. Né de l’idée de Jean-Rémy Guédon, ce projet inclut deux musiciens extérieurs audit collectif, et non des moindres : Emmanuel Bex aux claviers (dont on apprend, stupéfait, qu’il ne connaissait pas auparavant le répertoire du groupe, ce qui, vu son interprétation, en dit long sur son talent) et… Hugh Hopper lui-même, le bassiste de Soft Machine. C’est sur l’invitation de Polysoft que l’Anglais s’est adjoint au groupe en 2002, pour deux concerts au Triton, expérience répétée en 2003 avec le succès que l’on sait (voir dossier Les Tritonales, semaine 2). Elton Dean, le saxophoniste originel de Soft Machine, est également présent sur cet enregistrement, recréant la fameuse formation en septuor qui n’a légué que quelques rares bandes, notamment récemment dépoussiérées par Cuneiform sur Backwards.
C’est donc fort logiquement que l’on découvre un enregistrement splendide doté d’un son très propre, et revisitant des classiques de Soft Machine sur des arrangements de Pierre-Olivier Godin. Evidemment, l’album Third est à l’honneur, avec « Facelift » et sa petite introduction barrée, et surtout le morceau de bravoure que constitue « Slightly all the Time », dans une version hélas trop courte. Dans la même lignée, le magnifique « Chloé and the Pirates » ou « Kings and Queens » s’affirment parmi les titres les plus mélodiques et accessibles de ce groupe, resté injustement méconnu du fait de son penchant un peu trop poussé pour l’expérimentation. Plus surprenant, le triplé qui conclut le disque aborde justement cet aspect, un peu comme lors du second set de Polysoft aux Tritonales 2003. Reste le joli “Dedicated To You But You Weren’t Listening”, de Hopper à l’attention de Robert Wyatt, lorsqu’il quitta Soft Machine pour fonder… Matching Mole, nom ironique, mais moins que l’un de ses titres, “ Dedicated To Hugh But You Weren’t Listening” !
L’interprétation, elle est sans faille, et tient plus de la ré-appropriation du répertoire que de la reprise. La section de cuivres offre des moments survoltés, Emmanuel Bex habite les morceaux par ses claviers vintage et François Merville martyrise ses fûts pour une rythmique beaucoup plus démonstrative que celle du Soft d’origine.
Ce disque s’avère donc être un nouvel indispensable pour les amateurs du groupe, et également une bonne introduction à la musique du Soft, juste derrière Third.