CONCERT : PAIN OF SALVATION | |
Artiste : Pain Of Salvation Lieu : Paris, La Locomotive Date : 18 septembre 2005 Photos : Dan Tordjman | En cette rentrée chargée en concerts, qui aurait cru que Pain Of Salvation, dont les prestations dans l’hexagone furent souvent émaillés d’incidents techniques, reviendrait en France ? Peu d’entre nous, il faut en convenir. Et pourtant, c’est un petit cadeau que nous ont fait Daniel Gildenlöw et sa bande, car cette date du 18 septembre est la dernière de la tournée. Retour sur une veillée finale franco-suédoise où il ne manquait plus que le traditionnel feu de camp. Qu’à cela ne tienne, le public de la Loco s’est rapidement chargé de l’allumer. Set-list : Used – Diffidentia – ! (Foreword) – Spirit of the Land – Inside – Second Love – Inside Out – Ashes – Of Two Beginnings – Ending Theme – Undertow – Brickwork I – Deus Nova – Dea Pecuniae – Martius / Nauticus II. Rappel : Oblivion Ocean – People Passing By Comme en avril dernier, ce sont les Allemands de Dark Suns qui ouvrent cette soirée. Malheureusement leur métal progressif à la croisée des chemins d’Opeth et de Pain Of Salvation reste somme toute basique et ne parvient pas à faire décoller la salle. Pourtant, déjà présent en avril, le groupe voit s’amasser un petit capital sympathie auprès d’une partie du public parisien. Quoi qu’il en soit, que l’on aime ou pas, saluons néanmoins la prestation plus qu’honnête de Dark Suns, avec un batteur-chanteur dont la tâche ne fut pas souvent facile. Enfin, histoire de mettre le feu aux poudres, Daniel Gildenlöw fit une apparition sur le dernier titre, imité par Fredrik Hermansson. Une petite surprise qui releva, pour certains, le niveau du concert.
Vint ensuite l’entrée en scène des Suédois. Fredrik Hermansson, grimé en moine tibétain prend place le premier, suivi par Kristoffer Glidenlöw dont la coupe de cheveux et l’accoutrement laissent penser qu’il vient de tourner une nouvelle version du Dernier Samouraï. Les deux Johan (Langell et Hallgren) viennent à leur tour, et Daniel Gildenlöw est le dernier à faire son apparition. C’est sur un « Used » des familles que POS démarre son set. D’emblée les cinq musiciens sont au taquet, servis par un son certes approximatif lors des premiers morceaux mais proche de la perfection par la suite. C’est avec « Diffidentia » que le groupe enchaîne et alors que tout le monde attend « People Passing By » c’est un « ! (Foreword) », d’une puissance telle qu’on le croirait lancé par un bûcheron, qui s’abat sur la Loco tandis que derrière la scène, un écran diffuse les clips de Pain Of Salvation.
La suite ressemble quelque peu au concert donné en avril. Avant « Second Love », Gildenlöw explique qu’il a composé ce titre à quatorze ans, qu’il le trouve toujours aussi bon et que c’est une bonne raison pour qu’il le joue encore. De la douceur à la violence, il n’y a qu’un pas, que POS n’hésite pas à franchir avec « Inside Out », avant de retourner vers l’accalmie (relative) que représente « Ashes ». C’est ensuite l’heure de gloire de Remedy Lane, avec pas moins de trois titres consécutifs issus de l’album. La Loco reprend comme un seul homme les mélodies d’« Undertow » et « Ending Theme », tandis que des CVNI (Culottes Volantes Non Identifiées) aux messages on ne peut plus clairs (Krissou is so chou, Play Iter Impius) atterrissent sur scène. Chaque musicien aura droit à sa culotte, ce qui ne manquera pas de provoquer l’hilarité des Gildenlöw et consorts.
Voici enfin la véritable surprise de ce concert : l’interprétation du « Brickwork I ». Ce medley figurant sur le live 12 :5 incarna à lui seul les quelques grammes de finesse dans le concert de brutes auquel nous eûmes droit ce soir. Car l’ensemble était extrêmement puissant et carré, comme en témoigne « Deus Nova », en ouverture du chapitre Be, poursuivant avec « Dea Pecuniae », sur lequel Gildenlöw apparaît habillé en véritable mafieux et accompagné d’une créature de rêve (pour la petite histoire, la jeune femme n’est autre que sa belle-sœur) que le public masculin ne manqua pas de saluer. Alors qu’« Iter Impius » est réclamé à corps et à cris, Daniel, très décontracté tout au long de la soirée, apporte une touche d’humour en précisant « qu’il y a un stand de t-shirts à l’entrée de la salle et qu’ils sont aussi jolis que ceux d’Opeth ou de Dream Theater ». C’est avec « Martius / Nauticus II » que POS clôt le set. Le rappel fut l’occasion de ressentir un dernier frisson avec « Oblivion Ocean » avant d’achever la Loco avec le classique « People Passing By ». Sous les acclamations, Daniel Gildenlöw convia techniciens, roadies et musiciens de Dark Suns sur scène pour une dernière salve d’applaudissements, couronnant un concert qui à n’en pas douter restera dans les mémoires. C’est un autre Pain Of Salvation qu’on a vu ce soir, conquérant et rageur. C’est bien ce que l’on attendait d’eux.
Dan Tordjman site web : http://www.painofsalvation.com retour au sommaire |