CONCERT : SPOCK’S BEARD | |
Artiste : Spock’s Beard Lieu : Paris, la Locomotive Date : 15 octobre 2005 Photos : Dan Tordjman | En promotion de leur dernier double album live, les américains de Spock’s Beard ont investi la Locomotive pour un show presque matinal, et pourtant ô combien énergique. En bons gloutons, ils avaient par ailleurs réservé une surprise à leur public parisien ! Set-list Spock’s Beard : A Flash Before My Eyes (Part 1-7) – The Good Don’t Last (Introduction) – Strange World – East of Eden, West of Memphis – NWC – Go The Way You Go (extraits) – Inédit du prochain album d’Alan Morse – At The End Of The Day – Medley Acoustique (Carry On – The Doorway (excerpt) – There Was A Time) – Harm’s Way – As Long As We Ride – Rappel : The Light On se plaint parfois des horaires tardifs pratiqués par la Locomotive… et bien les organisateurs du jour ont pris le contre-pied des habitudes de la salle parisienne, en proposant ce qui restera comme le concert le plus matinal des Beards, démarrant vers 13 heures : « Good Morning Paris !! ». En promotion pour leur dernier double CD en concert, on se doutait que les américains ne seraient pas brimés par les impératifs classiques de présentation d’un nouvel album, et que cette tournée 2005 serait l’occasion, comme toujours avec eux, mais plus encore, de prendre du plaisir et de surprendre.
Pari tenu, sauf pour le premier « titre » (de 30 minutes…), « A Flash Before My Eyes », que tout le monde attendait pour démarrer les hostilités. Les sept morceaux de ce pavé font toujours l’effet de montagnes russes, pas toujours maîtrisées, avec de vrais hauts (« Of The Beauty Of It All » genesisien, « Surfing Down The Avalanche » avec un Nick D’Virgilio possédé !) ou de vrais bas (introduction et dix premières minutes chancelantes), mais un splendide final avec deux batteries, tenues par Nick et son remplacent « live » Jimmy Keegan. En revanche, dès que les premiers accords de « The Good Don’t Last », enchaîné avec le seul « tube » des Beards, « Strange World », on se dit que le groupe ne va pas suivre le canevas tout fait de sa dernière sortie : ils profitent d’ailleurs du break sur ce titre pour faire eux-mêmes les rires de la version studio avant que Ryo Okumoto, en pitre de service, ne nous fasse une déclaration de guerre en japonais ! Le seul vrai temps mort du concert fut l’atroce « East of Eden, West of Memphis », rock country vraiment indigent au regard de la carrière des américains, mais heureusement rattrapée par une anthologique version de l’instrumental « NWC » : Ryo, bardé de sa fameuse guitare synthé, mime un combat de sumo avec son partenaire du jour, Alan Morse, avant de démarrer le titre à toute vitesse et dans un enchaînement de poses plus glamours et extravagantes les une que les autres, avant de passer le relais au « drum duel » entre les deux percussionnistes du groupe, pendant plus de cinq minutes étourdissantes !
Après quelques extraits de « Go The Way You Go », Alan Morse introduit un nouveau titre,qui figurera sur son prochain album solo à paraître l’an prochain : on retrouve les phrasés déliés typiques du guitariste et d’autres plus proches d’un Satriani, avant qu’il ne fasse, seul, une petite leçon de tapping pas exempte de « pains » mais impressionnante néanmoins. Chez les Beards, les solos sont sacrés, et Ryo a donc (encore) droit au sien, mélangeant comme souvent sonorités new-age et passages à la Rick Wakeman avant d’introduire le pavé « At The End of The Day », sur lequel D’Virgilio démontre une nouvelle fois à quel point, sur scène, le groupe peut se passer de Neal Morse, tant ses qualités d’homme de scène sont évidentes : assurant ses parties vocales sans accroc, il participe à plein au délire permanent, allant jusqu’à porter Ryo au dessus de ses claviers lors du passage central et instrumental barré du titre ! C’est le moment choisi pour que Dave « Shy Boy » Meros nous propose une démonstration étourdissante de basse funky et slappée, avec le groupe à l’unisson : une folie !
Pour calmer le jeu, Alan et Nick y vont de leur medley acoustique, fort agréable, et qui rappelle l’époque ou Neal Morse se joignait à son frère pour ce petit exercice. Le classieux « Harm’s Way » suit, avant de laisser place à « As Long As We Ride », introduit par la cow-bell de Nick, et qui reste sympathique en concert, malgré un fond musical assez fade. Après deux heures et quart de concert, le groupe se retire, avant bien entendu de revenir. Un écho sourd de la salle attire notre attention sur la scène, et plus spécialement derrière la batterie de Nick. Une tignasse et une barbe n’appartenant pas à Spock et pourtant connue de nos services apparaissent : Mike Portnoy est venu prêter ses baguettes pour l’interprétation de « The Light » ! Une petite surprise fort agréable et inattendue qui fit son petit effet dans le public, et qui permirent d’apprécier à plein le titre phare du groupe, et en particulier son passage samba enflammé.
En concert, Spock’s Beard reste l’une des valeurs les plus sûres du progressif : assurant leurs parties avec une facilité déconcertante, chose pas si fréquente dans le genre, ils s’autorisent tous les délires sur scène, pour le plus grand plaisir de son public, qui repartit comme d’habitude avec un large sourire. A tel point que l’on peut trouver leur dernier album live presque sage en comparaison, et regretter qu’il n’ait été enregistré sur cette tournée. Djul site web : http://www.spocksbeard.com retour au sommaire |