Saga
18/05/2009
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Par Christophe Gigon
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CONCERT : Saga
Setlist : Human Condition – Flyer – Wind Him Up – You Were Right – On the Air– Book of Lies – Careful Where You Step – Step Inside – Humble Stance – Scratching – Crown of Thorns– You Look Good to Me – Don’t Be Late – You’re Not Alone – It Never Ends – On the Loose Saga visite à nouveau la Suisse pour promouvoir son dernier album, Human Condition, et présenter son vocaliste fraîchement recruté, remplaçant du regretté chanteur Michael Sadler. Afin de ne pas effrayer son public, la bande des frères Crichton a misé sur l’efficacité avec une sélection de titres constituée principalement de classiques. Saga connaît bien cette salle, devenue incontournable pour les tourneurs, puisqu’il y a filmé son dernier DVD, Worlds Apart Revisited, paru en 2007. La tournée d’adieu de la formation originelle avec le chanteur Michael Sadler a également honoré le public helvète de son auguste présence. La formation canadienne présentera ce soir-là son nouveau vocaliste, Rob Moratti, à une foule venue fort nombreuse. L’inquiétude se mêle à l’excitation. En effet, le dernier disque, chroniqué récemment sur notre site, a plutôt convaincu les critiques par son dynamisme et son optimisme. La voix du « petit nouveau », sans rappeler du tout celle de son illustre prédécesseur, sait être puissante bien que de facture (très) classique. On pouvait également imaginer que celle-ci ferait honneur aux anciens morceaux, présentés en nombre lors de ce spectacle. Dès le début de la prestation, un malaise palpable envahit insidieusement la foule : un bellâtre arrogant, musclé et souriant, tout vêtu d’un costume noir moulant son corps d’Apollon, s’empare du micro et ne le lâchera plus pendant deux heures ! Ce mannequin au faciès figé apparaît comme étant le nouveau leader du quintette. Consternation. Ceux qui avaient déjà, en leur temps, été choqués par la chemise ostensiblement trop ouverte de Steve Hogarth de Marillion (qui, doit-on encore le rappeler, a remplacé un géant Ecossais charismatique surnommé Fish) en seront pour leur frais. Très peu à l’aise quand il ne chante pas, Mr. Muscle se contente de jongler avec ses bouteilles d’eau, à l’instar d’un Bobby Kimball (Toto) de mauvais souvenir. Même s’il reste évident que la position de frontman peut vite s’avérer inconfortable lorsqu’on ne joue pas de guitare pour se donner quelque contenance, une telle vacuité gestuelle cause de la gêne : ce pantin laisse pantois. Que dire de la prestation vocale, stricto sensu, de notre bonhomme ? Difficile de donner un avis tant la voix « bénéficiait » d’un traitement étrange : continuellement noyée dans le mixage, elle avait toutes les peines du monde à se hisser à la hauteur des duels claviers / guitares qui sont devenus la marque de fabrique du groupe. Si, sur album, le nouvel arrivant a tenu toutes ses promesses, il est impossible de dresser un constat définitif ce soir-là, la faute à une égalisation sonore (volontairement ?) peu maîtrisée. Pour le reste, inutile de rappeler à quel point ces instrumentistes sont à l’aise avec la musique qu’ils ont choisie de jouer. Une dextérité monstrueuse de tous les instants mêlée à de nombreux sourires sont autant de preuves que la saga n’est pas prête de s’arrêter. Les auditeurs semblent aux anges tant les moments de bravoure sont légion (« Careful Where You Step », « Don’t Be Late », « You’re Not Alone »). Une bonne partie de l’album mythique In Transit (1981) a donc été exécutée, le tout accompagné des quelques extraits de la dernière production qui, apparemment, ne déclenchent pas la même liesse. Avant de dresser un tableau par trop grisé de la situation, attendons fermement la suite et voyons comment l’affaire évolue. Un T-shirt moins serré pour les uns et un rendu sonore plus clair pour les autres pourraient suffire à (re)propulser l’équipe en première ligue. Christophe Gigon site web : Saga |