Spock's Beard
12/07/2008
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Par Christophe Gigon
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CONCERT : SPOCK’S BEARD
Spock’s Beard remet le couvert pour une seconde tournée servant de prétexte promotionnel à la sortie récente du double CD et DVD Live. C’est au fameux Z7, qui avait déjà servi en partie de lieu d’enregistrement du précédent album en public Gluttons for Punishment en 2005, que la troupe de Nick d’Virgilio a donné rendez-vous à son fidèle public helvète. Set-list : On a Perfect Day – On the Edge – Cakewalk on Easy Street – Surfing Down the Avalanche – She Is Everything – Thoughts (part. II) – Drum Duel – Skeletons at the Feast – The Bottom Line – June – The Great Nothing – Onomatopeia / Go the Way You Go La dernière prestation des Américains en ces mêmes lieux, lors de la tournée de promotion de leur dernier album éponyme en 2006, avait légèrement déçu le public habitué à des concerts assez exceptionnels. Chaque tournée de Spock’s Beard, depuis la sortie de l’album V en 2000, est passée par Pratteln. C’est donc à un public connaisseur et exigeant que la troupe a affaire. Spock’s Beard peut-il tenir la dragée haute et proposer des concerts de folie comme à la grande époque du Père Morse ? Oui et le pari est remporté haut la main cette fois-ci. L’audience, bien que clairsemé, en a pour son porte-feuille, le concert étant bien meilleur que la précédente prestation plus en retenue et en demi-teinte. Le répertoire a presque entièrement remanié. Il est en outre paradoxal de constater que cette tournée, censée promouvoir le dernier (et excellent) album et DVD Live, n’en garde que quelques morceaux épars. Le groupe peut-il sans cesse se renouveler afin de proposer à chaque fois de nouvelles sensations de fraîcheur ? A part une entrée en matière semblable à la tournée de 2006 (l’introduction suivie d’On a Perfect Day), le concert proposé n’est pas été exempt de surprises de taille ( On the Edge ou The Great Nothing). Le son est excellent (une manie récurrente au Z7) et le public chauffé à blanc. Le groupe revendique un plein d’énergie à revendre et Nick d’Virgilio fait tout son possible pour communiquer sa virtuosité polymorphe, avec d’incessants allers et venues entre la batterie, la guitare, le clavier et le chant. Si ses capacités à la six-cordes et aux claviers restent limitées, et bien que cette démonstration impose le respect, par cette volonté louable de prouver qu’il est aussi polyvalent que son prédécesseur, l’incroyable Neal Morse, il dessert finalement quelque peu le reste de la formation. Non seulement Nick est un excellent batteur et un chanteur correct mais il ne possède en rien la maîtrise aboutie de tous les instruments qu’avait Neal et surtout, le groupe n’a aucunement besoin de prouver quoi que ce soit tant la qualité des compositions et de leurs prestations est toujours restée à un niveau d’exigence élevée. Par ailleurs, les amateurs de la formation américaine ont d’emblée accepté ce trublion d’une gentillesse rare. N’en déplaise aux éternels nostalgiques, la musique n’a également cessé de gagner en maturité depuis le départ de leur ancien meneur. Le nouveau Spock’s Beard, moins progressif et « extrême », continue de produire des chansons magnifiques et émouvantes. La présence de Neal Morse manque finalement et surtout quelque peu lors de l’exécution de l’épique Great Nothing joué juste avant les rappels. Le clou du concert reste l’apparition du guitariste Alan Morse dans la foule pour exécuter (sans aucune fausse note) le sublime solo de Go the Way You Go. Sans aucun doute le moment fort de la soirée. Un souvenir exquis, un show rondement mené tant dans le choix des titres (un menu de gourmets) que par la joie communicative que savent transmettre les musiciens. Pouvoir être si détendue pendant un concert montre à quel niveau de maîtrise instrumentale et scénique est parvenue la formation. Rendez-vous est sûrement pris pour l’année prochaine au train où vont les choses. Christophe Gigon site web : http://www.spocksbeard.com |