Lovely Girls Are Blind - Lovely Girls Are Blind
Sorti le: 02/10/2008
Par Jean-Daniel Kleisl
Label: Autoproduction
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Nouveau venu sur la scène post rock, ce groupe francilien sort ici son premier album éponyme et autoproduit, après une démo et un EP d’une trentaine de minutes. Les gars jouent une musique instrumentale entre montées en puissance et calme. C’est dans l’air du temps et influencé par les grands noms du genre. En un mot, ce n’est pas avec un tel disque que les montagnes seront renversées en terme d’originalité.
Tout commence pour un drame. La petite introduction qui ouvre l’album ne sert pas à grand-chose, comme si le groupe se devait de reproduire ce qu’on entend partout ailleurs. « Hypo », le premier morceau, semble bien hésitant. De plus, les deux « Bibendum Chamallow » sont à ce CD ce que les célèbres pneus sont à une voiture : ils tiennent la route, certes, mais l’étincelle n’est pas encore très présente. Alors quoi ? Faut-il oublier Lovely Girls Are Blind ? En plus d’être injuste, ce serait faire fi de toute la partie intermédiaire entre les deux interludes et le superbe « Oceans » qui clôture le disque, soit tout de même près des deux tiers de sa durée. En effet, Lovely Girls Are Blind y développe une atmosphère assez particulière, sombre, mélancolique, faite de longs développements d’arpèges de guitare, parfois à la limite de la justesse, et de claviers décharnés, à l’instar de « Sainte Rita » avec son orgue à la « Saucerful of Secrets ».
L’album a été construit à la main et sa production frise parfois l’amateurisme. Ainsi, le final de nombreux morceaux est foiré, on ne peut le nier. Il s’agit indéniablement du charme du groupe, et de ce premier essai en particulier. Les filles amoureuses sont sans doute aveugles mais Lovely Girls Are Blind sûrement pas. Malgré la note moyenne, on vous conseille d’y jeter une petite oreille, un soir, dans la pénombre, et de vous laisser emporter. De plus, toute la musique enregistrée par Lovely Girls Are Blind est disponible gratuitement sur son site. Que demande le peuple ?